Mort du pape François: le gouvernement crée la polémique en annonçant la mise en berne des drapeaux

Les drapeaux tricolores seront mis en berne sur tous les bâtiments publics samedi, jour des obsèques du Pape. Et cette décision fait débat. Le député Alexis Corbière, ex-LFI et désormais membre du groupe écologiste, dénonce une “laïcité à géométrie variable”, pointant qu’on ne le fait pas pour les figures d’autres religions.
“Le président Macron s’est exprimé, il a rendu hommage au pape François. Il s’agit d’être respectueux vis-à-vis des croyants en France qui sont touchés par la mort du Pape, tout ça est très bien. Mais là on parle d’un hommage officiel avec des drapeaux mis en berne. Ce n’est pas vrai que, selon les religions, l’attitude est la même. Donc cessons cette hypocrisie et donnons des règles simples. La laïcité c’est la séparation de l’Église et de l’Etat, c’est clair”, appuie-t-il.
Le gouvernement défend lui un “usage républicain”. En réalité, aucun texte ne régit la mise en berne des drapeaux. La seule obligation, c’est de le faire si le président de la République décède. Pour les autres personnalités, c’est donc une décision politique, prise au cas par cas. C’est une circulaire qui donne la consigne aux préfets.
Une marque de respect?
Les drapeaux ont ainsi été abaissés à la mort de la Reine Élisabeth II, mais pas au décès de Benoit XVI, qui n’était plus Pape en fonction. Contrairement à Jean-Paul II, qui lui, avait eu cet hommage de la France en 2005. Ce qui avait déjà fait débat. François Bayrou, lui-même, à l’époque, jugeait “qu’il n’aurait pas pris cette décision” estimant préférable de distinguer le spirituel et le politique.
Sauf qu’aujourd’hui il est Premier ministre et c’est maintenant son propre gouvernement qui met les drapeaux en berne. “Il se plie à l’usage”, défend son entourage. “La laïcité, ce n’est pas la négation des religions, ça n’est pas l’exclusion des religieux. Les drapeaux auraient été mis en berne pour n’importe quel autre chef religieux", appuie le député Renaissance Mathieu Lefevre.
"Je crois que c’est une marque de respect très importante qu’a voulu donner le Premier ministre. Il y a un milliard de fidèles catholiques de par le monde. L’influence du Pape est considérable, elle façonne l’histoire du monde. Il n’y a qu’à voir l’émotion qu’il y a dans notre pays et à travers le monde depuis le décès du pape François. Je pense que c’est une mauvaise polémique”, ajoute-t-il.