Mort du pape François: faut-il mettre les drapeaux en berne "en signe de respect"?

Sept jours de deuil en Argentine ou au Timor-Oriental, trois en Espagne, les drapeaux en berne aux Etats-Unis... Les hommages au pape François se multiplient au lendemain de sa mort. En France, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait aux obsèques du souverain pontife qui doivent se tenir samedi à Rome.
Et c'est tout. Pour le moment. Car rendre hommage à une personnalité religieuse dans un pays laïque comme la France est toujours un exercice un peu périlleux. En 2005, à la mort de Jean-Paul II, Jacques Chirac avait annoncé la mise en berne des drapeaux, une décision qui avait déjà à l'époque fait débat, la gauche rappelant le caractère laïque de la France.
"La France doit renouer avec ses origines chrétiennes"
En attendant une décision du président de la République actuellement à Mayotte, Emmanuel de Villiers, fervent catholique, plaide pour une mise en berne des drapeaux comme en 2005 et comme l'a décidé Donald Trump pour les Etats-Unis: "La France doit renouer avec ses origines, la France est essentiellement chrétienne", insiste-t-il ce mardi sur le plateau des Grandes Gueules.
"C'est parfaitement naturel de mettre les drapeaux en berne en signe de respect", poursuit Emmanuel de Villiers qui croit savoir que le chef de l'Etat n'a pas pris encore de décision en ce sens.
Celui qui était à l'enterrement du prédécesseur du pape François, Benoît XVI, estime que "ce n'est pas aux laïcistes méchants de décider de l'histoire de France et de la dignité dans laquelle on doit gouverner notre pays", ajoute-t-il sur RMC et RMC Story.
"Laïcité stricte"
"Le problème avec la laïcité est toujours le même, si on met les drapeaux en berne pour le Pape, que fait-on quand untel ou untel des autres cultes meurt", interroge Flora Ghebali qui estime que la France n'est pas de tradition judéo-chrétienne mais "des Lumières".
De son côté, l'avocat Charles Consigny estime qu'une mise en berne des drapeaux, "il faudra ensuite autoriser le muezzin et on fera ensemble la rupture du jeûne". "Je suis partisan d'une laïcité stricte avec les moyens de s'imposer aux revendications prosélytes de certaines religions", conclut-il.
Les funérailles du pape François doivent avoir lieu samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican. De nombreux dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky sont attendus.