"On marche sur la tête": le retour de Nicole Belloubet au gouvernement ne fait pas l’unanimité dans la majorité

Ce remaniement était attendu et il révèle enfin sa teneur. Espéré depuis le début de la semaine, et après le coup de colère de François Bayrou, le nouveau gouvernement a été dévoilé dans un communiqué publié le 8 février. Au total, 34 personnes, 18 femmes et 16 hommes, prennent place dans les différents ministères.
De nouvelles personnalités s’installent: le député Guillaume Kasbarian devient ministre du Logement, Frédéric Valletoux prend en charge la Santé, Marie Guévenoux obtient le ministère des Outre-Mer et Marina Ferrari celui du Numérique.
Et d’autres créent la surprise, à l’instar de Nicole Belloubet, qui remplace Amélie Oudéa-Castéra à l’Education nationale, quatre ans après son départ. La passation de pouvoir aura lieu à 10h, ce vendredi.
Un retour au coeur des critiques
Le retour de l’ancienne ministre de la Justice n’est pas au goût de tous. “On marche sur la tête”, enrage un député de la majorité. “Ça fait vraiment 'manque de ressources', on va chercher les anciens qu’on a remerciés au premier quinquennat”, ajoute un autre élu macroniste.
Pour l'exécutif, ce choix est justifié par l’expérience et la posture rassurante de Nicole Belloubet, qui connaît déjà ces fonctions, alors qu’Amélie Oudéa-Castéra a essuyé un mois de polémiques à son poste rue de Grenelle. Celle-ci reprend d’ailleurs le ministère des Sports.
Toutefois, le profil de la nouvelle ministre de l'Éducation semble dissoner avec la politique menée par Gabriel Attal. Dans un article paru dans la revue Après-demain en 2016, elle avait critiqué “les inégalités que le système éducatif français ne sait pas corriger”, puis avait ironisé sur “le port de la blouse”.
Guillaume Kasbarian aussi
Nicole Belloubet n’est pas la seule à ne pas faire l’unanimité. L’arrivée de Guillaume Kasbarian au Logement est vue telle “une gifle” par les associations et des élus de gauche. Plusieurs responsables évoquent “une déclaration de guerre aux locataires”, en raison de la loi anti-squatteurs défendue par l’homme politique et adoptée l’année dernière.
Pour le reste, Stanislas Guérini conserve son poste au ministère de la Fonction publique, tout comme Thomas Cazenave aux Comptes publics, ou Hervé Berville à la Mer et à la biodiversité. Agnès Pannier-Runacher rejoint quant à elle le ministère de l’Agriculture pour épauler Marc Fesneau.