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"On me disait que je serais pendu sur la place publique": un maire explique son quotidien difficile

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Laurent Laroche, maire de la commune de Bélâbre (Indre), vit dans l'inquiétude permanente depuis l'annonce de l'ouverture, en 2024, d'un centre pour demandeurs d'asile. Il témoigne de son quotidien au micro de RMC.

Après la démission du maire de Saint-Brévin (Loire-Atlantique), dont l'histoire a provoqué un tollé à la suite de l'incendie criminel ayant touché son domicile, de nombreux maires ont alerté sur les menaces et violences qu'ils peuvent subir.

C'est le cas de Laurent Laroche, maire de Bélâbre, dans l'Indre, qui a pris la parole au micro de RMC. Depuis l'annonce de la création d'un centre de demandeurs d'asile, qui doit voir le jour en 2024 dans sa commune, l'édile raconte qu'il est la cible de menaces.

"Quand je sors de chez moi, je fais attention à tout. Je regarde, je fais le tour de ma voiture, des choses que je ne faisais pas avant", explique celui qui est maire de Bélâbre depuis 2014.

Dans ce petit village de 950 habitants, le maire dit qu'il y a eu "trois manifestations" organisées pour porter la voix de l'opposition au projet de centre d'accueil . "Je ne pensais pas que ça atteindrait autant de proportions", avoue Laurent Laroche.

"Prêt à discuter"

Au-delà des manifestations, ce sont surtout les mots violents employés à son encontre qui provoquent l'inquiétude et la circonspection.

"On me disait que j'étais un suppôt du gouvernement, un immigrationniste, un traître, et que lors d'une énième République je serais pendu sur la place publique", déplore le maire de Bélâbre.

En dépit de ces attaques, Laurent Laroche tient bon. Malgré les menaces proférées à son encontre, il n'a d'ailleurs pas souhaité porter plainte. Il prône même la discussion avec ses opposants afin de calmer les tensions.

"Je suis prêt, toujours, à discuter avec eux pour leur montrer qu'il n'y a aucune crainte à avoir", affirme avec confiance le maire. Laurent Laroche continue aussi de soutenir le projet de centre d'accueil qui lui tient tant à cœur. "Les demandeurs d'asile ne sont pas des délinquants, ce ne sont pas des terroristes", lance-t-il à ceux qui refusent de voir le centre pour migrants ouvrir ses portes.

Contrairement au maire de Saint-Brévin, il ne compte pas non plus lâcher son écharpe de maire. "Je suis donc debout, toujours, et je souhaite le rester", confie Laurent Laroche.

Toutefois pour se rassurer un minimum, il est allé à la gendarmerie pour s'inscrire au fichier des personnes menacées dans le département de l'Indre.

Léna Marjak, avec AL