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"On s’en prend à moi parce que je suis blanc": un député de Nouvelle-Calédonie est menacé de mort

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Député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf est menacé de mort. Il témoigne dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story.

La tête à Nouméa, les pieds à Paris. Petits yeux, vivant au rythme de deux fuseaux horaires, avec neuf heures d’écart, Nicolas Metzdorf ne peut pas rentrer chez lui, en Nouvelle-Calédonie, où les violentes émeutes qui ont lieu depuis le début de la semaine ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans. "Je suis menacé de mort parce que je suis l’un des leaders non-indépendantistes sur place, explique le député Renaissance dans Apolline Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story. Mais je crois qu’aujourd’hui, tous les Calédoniens qui vivent à Nouméa et au-delà sont menacés de mort, quelque part. C’est le chaos, une situation difficile. On est proche de la guerre civile. Aujourd’hui, tout le monde est en danger sur place."

Et le projet de réforme constitutionnelle sur le corps électoral n’explique pas tout. "Tout est mélangé entre la délinquance et la politique, détaille Nicolas Metzdorf. Il y a des émeutiers très radicalisés, très dangereux, et toute une population qui essaye de se protéger. Cette jeunesse alcoolisée, dangereuse, a été biberonnée aux discours indépendantistes les plus radicalisés. Des discours qui veulent faire croire qu’il y a des gens plus légitimes que d’autres en Nouvelle-Calédonie, à cause de l’histoire. On fait face à un racisme exacerbé de cette jeunesse radicalisée qui considère que les Kanaks doivent être prioritaires et que tous les autres doivent partir."

La famille de Nicolas Metzdorf vit pourtant depuis longtemps sur l’île. "Moi, je suis de la 7e génération en Nouvelle-Calédonie. On s’en prend à moi parce que je suis blanc, assure le député de la majorité présidentielle. Ce n’est même pas contre ceux qui arrivent de métropole, mais contre ceux qui sont installés en Nouvelle-Calédonie et qui sont considérés comme illégitimes parce qu’ils ne sont pas issus du peuple ‘premier’. Quand on a installé ce mot, cette définition, on a créé une distorsion entre les Calédoniens."

L'invité du jour : Nicolas Metzdorf - 16/05
L'invité du jour : Nicolas Metzdorf - 16/05
9:58

>> DIRECT. Emeutes en Nouvelle-Calédonie: l'état d'urgence décrété, la situation encore très tendue

"J’ai peur pour la Nouvelle-Calédonie"

Après trois nuits d’émeutes et l’instauration de l’état d’urgence, l’inquiétude de Nicolas Metzdorf va au-delà de son cas personnel. "J’ai peur pour les Calédoniens, je n’ai pas peur pour moi, assure-t-il. Il y a une phrase qui est sortie des évènements des années 80 qui est: le plus dur n’est pas de mourir, c’est de sentir étranger dans son propre pays. J’ai peur pour la Nouvelle-Calédonie."

"La frange radicalisée des indépendantistes essaye d’obtenir par les violences et les menaces ce qu’ils n’ont pas obtenu par les urnes, complète le député Renaissance. Nous, on fait face à ça aujourd’hui. Nous, les non-indépendantistes, ce qu’on veut pour la Nouvelle-Calédonie, ce sont deux choses. Un pays démocratique, autonome au sein de la République, où tout le monde puisse voter et s’exprimer. Les gens ont le droit de travailler, de payer des cotisations sociales, mais ils n’ont pas le droit de voter. On veut la démocratie. Et surtout, on veut l’universalisme républicain. Tous les citoyens néo-calédoniens naissent libres et égaux en droits. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un fait colonial il y a 200 ans qu’il y a des gens plus légitimes que les autres dans ce pays."

LP