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"On sait que c’est une connerie": les macronistes prêts à taxer les plus riches pour un accord avec le PS

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Sébastien Lecornu poursuit ses consultations, lui qui a promis des "ruptures" sur le fond comme sur la forme. Face au risque de censure agitée par les oppositions, une ligne est peut-être en train de bouger chez les macronistes. Pour donner des gages aux socialistes, ils pourraient accepter une taxe Zucman pour taxer les plus hauts patrimoines.

C'est peut-être la fin d'un tabou chez les macronistes. Pour obtenir un compromis avec les socialistes sur le budget, ils se disent prêts à accepter une contribution des plus riches. Un changement de cap alors que les macronistes ont longtemps rejeté en bloc cette idée, craignant qu'une taxation des hauts revenus n'entraîne un exil fiscal.

Mais pour éviter une nouvelle chute du gouvernement et préserver la stabilité du pays, le camp macroniste doit tendre la main aux socialistes.

"On s'en fout, on s'en fout pas" : Sébastien Lecornu promet la "rupture", on y croit ? - 11/09
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Les députés macronistes n'avaient rien lâché sur les impôts depuis la dissolution. Mais cette fois, même l'entourage de Gabriel Attal admet qu'ils ne peuvent pas rester dogmatiques: "s'il faut faire payer les plus riches", allons-y, indique Sylvain Maillard, député Renaissance.

"Il faut que, même si ça nous coûte politiquement, on tende la main parce que les socialistes devront accepter aussi que ça leur coûte politiquement”, souligne-t-il.

La crainte d'une nouvelle censure

Quitte à pousser le curseur jusqu'à une version remaniée de la taxe Zucman des socialistes sur les plus hauts patrimoines.

“Une taxe Zucman un peu différente de celle qui a été inventée. On sait que c’est une connerie, mais on sait aussi que c’est un gage nécessaire pour avoir un budget. Si on n’a pas de budget ça coûtera beaucoup, beaucoup plus cher à la France”, appuie-t-il.

Pour un ministre Renaissance, c'est une façon de laisser une victoire aux socialistes auprès de leurs électeurs. Certains députés macronistes préviennent qu'ils n'accepteront pas une explosion des impôts. Mais beaucoup préfèrent avaler quelques hausses plutôt que de voir une France sans budget et sans gouvernement.

Thomas Becker avec Guillaume Descours