RMC
Politique

Portiques, couteaux: la classe politique peu convaincue par les propositions de François Bayrou

placeholder video
François Bayrou a proposé plusieurs mesures pour renforcer la sécurité dans les établissements scolaires, au lendemain du drame survenu dans un collège de Haute-Marne. Des propositions qui divisent la classe politique.

Interdiction de la vente des couteaux aux mineurs, expérimentation des portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements... François Bayrou a annoncé mardi 10 juin plusieurs mesures après l'agression mortelle d'une surveillante par un élève devant un collège à Nogent.

Lors d'un entretien au JT de 20h sur TF1, le chef du gouvernement a expliqué vouloir "élargir la liste des armes" blanches interdites à la vente. Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron a quant à lui annoncé sur France 2 qu'"un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur internet".

Une réponse jugée insuffisante ou inadaptée par une partie de la classe politique, qui ne cesse de mettre la pression sur l'exécutif.

"À côté du problème"

Pour Eric Ciotti, député UDR des Alpes-Maritimes, aucune de ces propositions n'est à la hauteur du problème :

"On aurait pu aussi installer un numéro vert (...) tout ça est un peu dérisoire par rapport à la gravité de la situation", ironise-t-il. "Sans répression, il n'y aura pas de protection", avance plutôt le député.

Davantage de fermeté, même avant même de passer devant la justice, c'est aussi ce que réclame Gabriel Attal, ancien Premier ministre et ministre de l'Éducation "C'est dès les premiers faits qu'il faut agir", répond-il.

"Aujourd'hui, vous n'avez pas de barème de sanction dans l'éducation nationale", développe le patron des députés Renaissance, "ce qui fait que parfois, malheureusement, des personnels de direction sont amenés à prendre des sanctions contre un élève mais font face aux parents, et subissent une pression très forte".

"Il faut que l'institution les soutiennent davantage", assure-t-il.

Certains politiques évoquent plutôt la généralisation des caméras de surveillance dans les écoles. Il faut surtout prendre le mal à la racine, dit la gauche, comme l'insoumis Manuel Bompard.

"Je pense qu'on répond à côté du problème", répond le député au micro d'RMC. Celui-ci préfère pointer du doigt le "déséquilibre psychologique et psychique d'une partie de la jeunesse".

"Cette question de la santé mentale devrait être la priorité de la réponse politique sur ce sujet", estime-t-il. Et notamment avec le recrutement de plus d'infirmières scolaires.

Cyprien Pézeril et LAM