"Je n’arrive pas à réaliser": le choc à Nogent après la mort de la surveillante poignardée par un collégien

Le choc est immense à Nogent en Haute-Marne, où une surveillante d'un collège a été mortellement poignardée par un élève mardi 10 juin au matin. Âgé de 14 ans, un collégien s'en est pris à elle pour une raison inconnue au moment d'un contrôle des sacs en présence de la gendarmerie.
La victime, Mélanie, une ancienne coiffeuse de 31 ans, s'était reconvertie pour devenir assistante d'éducation au collège Françoise Dolto de Nogent. Elle était maman d'un petit garçon.
Les cours sont suspendus dans l'établissement aujourd'hui, et une cellule de soutien psychologique a été mise en place. Et devant ce collège réputé très calme, l'émotion est vive chez les parents et collégiens.
"Sous le choc"
Les grilles restent fermées, tandis qu'au pied du portail, l’asphalte est encore tâché de sang. Sous le regard des gendarmes, les élèves pressent le pas sur le trottoir d’en face.
"Je pense que je n’arrive pas à réaliser ce qu’il s’est passé, sous le choc forcément", témoigne un collégien. Beaucoup ont tout vu, tout entendu. "Un cri, un cri de douleur", décrit un autre.
Agrippé à ses parents, Nathan, en classe de 5ème, finit par se confier. "J'ai pris le bus comme d'habitude, j'ai serré la main à l'agresseur. Il me dit toujours bonjour, sauf que là il a juste hoché la tête, j'ai déjà trouvé ça bizarre", raconte l'adolescent.
"Il nous a déjà fait paranoïa, il ne voulait approcher personne... Je ne pouvais pas prédire", continue-t-il.
L'inquiétude des parents
Olivier, son papa se décompose. A t-il peur d'un traumatisme profond pour son fils? "Psychologiquement, il est assez costaud, mais il aura peut-être besoin d'en parler", répond-il.
Une aide psychologique est d’ores et déjà proposée par l’établissement. A l’intérieur du gymnase, la protection civile s’affaire. "Ce n'est pas vraiment les enfants les plus impactés", glisse un agent, "plutôt les parents qui attendaient".
"En tant que parent, on est déjà apeuré", acquiesce une maman, d'une élève en sixième. Pour elle, pas question que sa fille retourne au collège pour l'instant : "Je vais être honnête : jeudi et vendredi elle n'ira pas à l'école non plus", assure-t-elle.
La jeune fille se rendra quand même devant le collège, mais pour y déposer quelques roses blanches en mémoire "de cette surveillante en or", dit-elle.