Les retrouvailles entre Jordan Bardella et Marion Maréchal en Hongrie font grincer des dents au RN

Jordan Bardella et Marion Maréchal se retrouvent ce vendredi le temps d’un déjeuner en Hongrie sur invitation du Premier ministre Viktor Orban. Il n’y aura pas de tête-à-tête. Ils sont invités avec plusieurs dizaines de leaders de partis conservateurs européens. Mais la photo des retrouvailles fait jazzer.
Dans l’état-major du RN, le message est pourtant clair: Jordan Bardella est chef d’un parti avec 88 députés, Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête, sans élus. Alors, ils ne jouent pas dans la même cour. “Ça ne veut pas dire qu’il y a des tractations, ni qu’on va faire liste commune aux élections européennes”, indique un stratège mariniste.
Du côté de Marion Maréchal, le ton est sans surprise plus bienveillant. “Discuter, de façon informelle, avec Jordan Bardella ne lui poserait aucun problème”, affirme un proche qui prône l’union des droites. Voilà pourquoi certains sont gênés au parti à la flamme. Ils redoutent l’envoi de “signaux contradictoires” d’autant que Jordan Bardella et son entourage sont soupçonnés de flirter avec une ligne plus identitaire, proche d’Eric Zemmour.
Des clans au sein du RN?
Cela ne crée pas de tension au sein du RN, mais deux clans, avec d’un côté ceux, souvent de plus vieux militants du FN, qui se retrouvent sur une ligne plus conservatrice notamment sur le sociétal et les autres, souvent plus jeunes, qui incarnent la défense des classes populaires, plus progressistes aussi.
L’un d’eux a d’ailleurs osé critiqué la patronne, et c’est très rare, après son discours du 1er mai au Havre. Il dit ne pas comprendre pourquoi Marine Le Pen a tant parlé de “wokisme”, de “transition civilisationnelle”. Des thématiques selon lui, “loin des préoccupations des Français”. Sur ces dissensions, un élu est formel: “Ce sera un équilibre compliqué à trouver d’ici la présidentielle”.
Ces dissensions, certains les ont bien identifiées, notamment, au sein de la majorité. Un pilier de Renaissance évoque même un schisme qui s’opère au sein du groupe RN qui officiellement semble toujours très soudé, votant la plupart du temps comme un seul homme. Alors que le camp macroniste compte se montrer plus offensif à l’égard des élus du Rassemblement national, difficilement attaquables, car très silencieux pendant la séquence des retraites. De là à faire éclater un groupe très loyal à la cheffe Marine Le Pen, il y a encore du chemin.