Rachida Dati à la Culture: une nomination qui surprend dans son fief parisien

C'est la plus grosse surprise de ce remaniement. Rachida Dati devient ministre de la Culture. La passation de pouvoir avec Rima Abdul Malak aura lieu ce vendredi matin, à 9h30. La maire du 7e arrondissement de Paris retrouve un ministère, quinze ans après avoir quitté ses fonctions de garde des Sceaux sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Sa nomination fait grincer des dents pour son profil clivant, sa mise en examen pour "corruption" et "trafic d'influence", et son franc-parler aussi.
Et cette nomination était inattendue, jusque dans son fief dans le 7e arrondissement de la capitale. Leur maire désormais en charge de la Culture, les Parisiens du 7e arrondissement ne s'y attendaient pas, mais ce n'est pas pour leur déplaire.
“Je suis très surpris. Mais maintenant, ça fait toujours plaisir d’avoir une femme brillante issue de la diversité qui arrive à des niveaux pareils”, indique un habitant.
“Je pense que c’est une bonne idée. C’est une personne qui dit ce qu’elle pense et une très bonne maire ici”, ajoute un autre. “Rachida Dati, c’est un personnage politique qui a une grosse expérience. Donc il n’y a aucune raison qu’elle ne réussisse pas à la Culture”, appuie un dernier.
Une mise en examen qui fait grincer des dents
Son inexpérience en la matière, c'est justement le problème pour David Belliard, adjoint d'Anne Hidalgo en charge des Transports. “Elle ne s’est pas illustrée dans son combat pour défendre la culture parisienne”, juge-t-il.
Ce qui est inacceptable pour l'élu parisien, c'est que Rachida Dati a été nommée ministre alors qu'elle fait l'objet d'une mise en examen pour corruption et trafic d'influence.
“C’est non plus la reconnaissance de l’honnêteté ou de la probité, c’est la reconnaissance de la mise en examen, de liens avec des puissances étrangères comme l’Azerbaïdjan qui est une autocratie extrêmement violente”, pointe-t-il.
Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a défendu ce jeudi soir sur TF1 l'ancienne garde des Sceaux. "Une mise en examen n'est pas une condamnation, cela ne signifie pas une culpabilité", a-t-il déclaré.