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Réforme des retraites: comment la majorité drague ouvertement la droite au Sénat

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La première séance de débats sur la réforme des retraites a eu lieu jeudi dans l'hémicycle du Sénat. Plusieurs ministres ont prononcé un discours qui visait clairement à séduire les sénateurs de droite.

Les débats sur la réforme des retraites ont commencé au Sénat. La première séance a été ouverte jeudi après-midi par les discours du ministre du Travail, Olivier Dussopt, et de Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, dans une atmosphère bien plus sereine qu'à l'Assemblée nationale.

Des ministres qui ont un objectif, amadouer les sénateurs. On sait que le gouvernement a besoin de l'adhésion des sénateurs de la droite et du centre, qui ont la majorité à la chambre haute.

Les ministres ont donc clairement sorti la brosse à reluire, pour flatter les sénateurs de droite comme Gabriel Attal lorsqu’il s’est présenté à la tribune.

“Je sais qu’ici, par-delà les divergences, on s’écoute, on débat, on se respecte. Je sais qu’ici il n’y a pas de ZAD, il n’y a que la République”, a-t-il indiqué.

“Ici, c’est la sagesse, la raison” ajoute le ministre. Une tirade à laquelle le rapporteur LR fait une réponse enjouée. “La voilà enfin, reprise par le gouvernement, cette proposition sénatoriale. Messieurs les ministres, il n’est jamais trop tard pour bien faire”, lui répond-t-il.

Accords déjà signés avec la droite?

"Ici, vous n'avez rien à craindre”, lance même son collègue centriste à Olivier Dussopt. Le gouvernement semble ostensiblement aligné sur les objectifs de la droite : équilibre budgétaire, lutte contre la fraude… La ficelle est un peu grosse, ne manque pas d’observer sur les bancs de la gauche, le sénateur écologiste Guillaume Gontard.

“On va dire que là, on est vraiment dans le spectacle. On sait très bien qu’ils se sont tous rencontrés, que les accords ont été ficelés, que les LR voteront ce texte. Il n’y a aucune surprise”, affirme-t-il.

Nous voterons ce texte, confirme le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. Mais nous voterons notre texte, notre réforme, dit-il. Le message est passé, c’est bien la droite qui a la main, pour les 10 jours qui viennent.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours