Mots croisés à l'Assemblée nationale: Olivier Dussopt admet avoir fait "une bêtise"

Depuis plusieurs semaines, les débats à l'Assemblée nationale sont houleux. Et parfois inaudibles. Au point pour certains de vouloir déconnecter. C'est visiblement ce qu'a tenté de faire Olivier Dussopt, le ministre du Travail, chargé de mener à bien la réforme des retraites justement. Jeudi, il a été surpris en train de faire des mots croisés en pleine Assemblée nationale.
Une séquence qui a provoqué l'ire du député LR du Lot Aurélien Pradié, qui a pris la parole pour reprendre de volée le ministre. "Le premier des respects, Monsieur le ministre des Comptes publics (du Travail en réalité, ndlr), c'est de ne pas faire des mots croisés lorsque la représentation nationale s'exprime", a lancé l'élu avant d'être applaudi par... les députés de La France insoumise.
"On ne m'y reprendra pas"
"J'ai fait une bêtise, j'ai ouvert une grille pendant une interruption de séance, j'aurais dû la fermer après et je me suis fait prendre par la patrouille", a-t-il reconnu ce vendredi sur RMC et BFMTV, éludant toute tentative de provocation. "C'était pendant une suspension, il y en a toutes les heures et ça fait 15 jours qu'on y entend parler de tout et de rien", a-t-il poursuivi, assurant être concentré sur les débats.
"La chose qui m'intéresse, c'est que l'on vienne au fond. J'ai ouvert une grille, on ne m'y reprendra pas", a ajouté Olivier Dussopt.
Ciblé par LFI
Depuis le début des débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, le ministre du Travail cristallise les tensions. Le 9 février dernier, c'est le député de La France insoumise Thomas Portes qui a posté une photo de lui le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt, lui valant une exclusion de l'Assemblée nationale pendant 15 jours.
Lundi, c'est un autre député insoumis, Aurélien Saintoul, qui a qualifié le ministre du Travail d'"imposteur" et d'"assassin" en plein hémicycle, entraînant une interruption de séance. Dans la foulée, l'élu a présenté ses excuses.
Ce vendredi, Olivier Dussopt a évoqué un mot de trop, "plus consternant pour l'auteur" que pour lui, réassurant ne pas pardonner le député: "Je pardonne peu, c'est un trait de caractère. J'entends, ce député s'est excusé, il a bien fait de le faire, mais il y a des mots qu'on ne pardonne pas, tout simplement. L'incident est clos pour moi mais ce n'est pas parce qu'il est clos qu'il est pardonné", a assuré le ministre du Travail.