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Réforme des retraites: comment la majorité et LR tentent de séduire les députés récalcitrants

L'Assemblée nationale entre dans une phase cruciale d'étude de la réforme des retraites. La majorité et les LR sont à la recherche des voix qui leur permettraient de ne pas passer via l'article 49-3. Une opération séduction qui s'annonce compliquée.

Semaine décisive pour le gouvernement qui retient son souffle dans la dernière ligne droite de l'examen parlementaire de la réforme des retraites. Pour l'instant, impossible pour l'exécutif de savoir s'il trouvera une majorité à l'assemblée pour faire voter le texte.

Car non seulement il faut faire en sorte que tous les députés du camp présidentiel le vote, ce qui n'est pas totalement gagné, mais aussi trouver 40 voix dans les oppositions, notamment chez LR, ce qui est là encore moins évident. Alors pour éviter un passage en force du texte avec un recours au 49-3, que le gouvernement assure ne pas vouloir faire, il faut séduire chaque député récalcitrant, de la majorité jusque chez LR.

"Notre objectif est de se passer du 49-3", expliquait à notre micro Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.

Des retours d'ascenseur réclamés

En coulisses, les téléphones chauffent côté LR, avec des appels, insistants, côté exécutif. Au bout du fil? Franck Riester. Lundi matin, un député LR officiellement hésitant, en réalité opposé à la réforme, a reçu un appel du ministre chargé des Relations avec le parlement, alors qu'il n'a aucun dossier brûlant avec lui. Mais il ne décrochera pas. "Aucune envie", dit-il, d'entrer en négociation.

D'autres auraient carrément reçu des messages réclamant un retour d'ascenseur, après avoir reçu le soutien de la majorité présidentielle sur une proposition de loi.

Quand ce n'est pas l'exécutif, c'est l'état-major de LR qui s'y met. Un conseiller du groupe raconte avoir vu Olivier Marleix et Eric Ciotti passer la semaine dernière dans les couloirs de l'Assemblée pour convaincre les indécis.

L'opération séduction, il faut aussi la faire dans la majorité, malgré les échanges permanents entre Elisabeth Borne et les chefs de groupe, et la méthode Coué affichée, une poignée de députés ont annoncé qu'ils ne voteraient pas la réforme.

Hélène Terzian (édité par J.A.)