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Retraites: il manquait trois voix au gouvernement pour avoir la majorité à l’Assemblée

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Selon les informations de RMC, il manquait trois voix au gouvernement pour avoir la majorité avant le vote à l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites.  

Des calculettes en surchauffe. Avant le retour du texte de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, pour le vote qui était prévu ce jeudi à partir de 15h, Emmanuel Macron a réuni à l’Elysée à trois reprises, le matin, le midi et en début d’après-midi, sa Première ministre Elisabeth Borne, ses principaux ministres et les responsables de la majorité. Finalement, juste avant 15h, le président a autorisé le gouvernement à utiliser le 49.3. Pourquoi avoir décidé d’éviter le vote des députés? A combien de voix s’est joué ce choix?  

Selon des sources dans la majorité, il manquait trois voix au gouvernement pour espérer décrocher la victoire dans l’hémicycle. Le dernier décompte permettait d’arriver à 284 pour, alors qu’il fallait 287 voix pour remporter le vote (quatre sièges de députés, sur les 577, sont vacants actuellement après des élections invalidées).

Le projet de l’exécutif ne faisait pas le plein de voix au sein même de la majorité parlementaire. Trois députés du parti Horizons, dirigé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, n’allaient pas soutenir le texte (deux contre, une abstention). Il aurait donc fallu plus de voix chez LR, mais là aussi le soutien était loin d’être unanime, contrairement à la position officielle du groupe, avec seulement 29 députés qui allaient voter pour la réforme sur 62, selon le dernier décompte fourni par le parti au gouvernement. 

"Certains, au sein du groupe LR, ont joué une carte personnelle"

Après avoir déclenché le 49.3, Elisabeth Borne avait déjà pointé les voix manquantes parmi les députés des Républicains ce jeudi soir sur TF1: "Certains, au sein du groupe LR, ont joué une carte personnelle. On a constaté que le compte n'y était pas". La Première ministre s’expose désormais aux motions de censure. Un nouveau moment de vérité pour le gouvernement, dont Emmanuel Macron avait bien conscience lors du Conseil des ministres tenu en urgence pour acter le 49.3.

"Mon intérêt politique et ma volonté politique étaient d'aller au vote. Parmi vous tous, je ne suis pas celui qui risque sa place ou son siège, a déclaré le président de la République face aux ministres. Il y aura un vote sur le texte. Il est prévu par nos institutions: c'est la motion de censure." A l’heure actuelle, les calculettes semblent plutôt afficher un score rassurant pour la majorité.  

LP avec Jérémy Trottin