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Retraites: "La France insoumise n’a pas le droit d’entraîner le pays dans le chaos" selon Maud Bregeon

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, la députée et porte-parole de Renaissance Maud Bregeon a défendu les propos de Gérald Darmanin sur la "bordélisation" voulue par La France insoumise face à la réforme des retraites.

"La Nupes ne cherche qu'à bordéliser le pays". Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a fait une entrée en force dans le débat sur la réforme des retraites ce week-end, en dénonçant l’attitude de la gauche. Des propos qui font beaucoup réagir, mais que valide totalement la députée porte-parole de Renaissance Maud Bregeon.

"Je crois que Gérald Darmanin a dit tout haut ce qu’on voit tous et ce qu’on pense tout bas, assure-t-elle dans ‘Apolline Matin’ ce lundi sur RMC et RMC Story. On a un parti, La France insoumise, qui a un projet de société qui est un projet sans travail, sans effort, qui est systématiquement contre, qui bordélise l’Assemblée nationale depuis juin dernier et qui aujourd’hui tend à bordéliser le pays, la rue. On s’oppose à ça, évidemment. On est dans une logique de dialogue. Olivier Dussopt (le ministre du Travail, ndlr) a reçu à maintes reprises les organisations syndicales. On aspire à discuter en commission, en hémicycle, puis au Sénat. C’est comme ça qu’on avance, indépendamment des divergences qu’on peut avoir. Je comprends tout à fait que La France insoumise puisse être contre cette réforme. C’est son droit le plus strict. En revanche, ce qu’elle n’a pas le droit de faire, c’est d’entraîner le pays dans le chaos."

Mais la majorité ne vise pas les manifestants, seulement les élus LFI. "Je crois qu’il faut distinguer La France insoumise de ses électeurs et de ceux qui sont opposés à cette réforme, explique Maud Bregeon. Gérald Darmanin vient d’un milieu populaire. Il a grandi dans le Nord-Pas-de-Calais, il connait bien les classes ouvrières, toutes ces femmes et ces hommes qui se lèvent tôt, qui ont des métiers pas faciles mais qui ont le sens de l’effort, parce que c’est grâce à cela qu’ils font vivre leurs familles, qu’ils s’élèvent socialement, même si c’est dur et que ça prend des années ou des dizaines d’années. Il en a parfaitement conscience et il a bien fait le distinguo entre ceux qui ne font pas de bruit mais qui travaillent dur, et ceux qui, pour une bonne partie d’entre eux à La France insoumise, n’ont jamais vu un contrat de travail, ne savent pas ce que c’est, n’ont fait que de la politique toute leur vie, et aujourd’hui se permettent un discours anti-travail. Et je suis très à l’aise pour le dire parce que ce n’est pas mon cas."

"Ils n’ont pas une approche qui est favorable au travail"

"Je fais une distinction très claire entre les cadres et les députés de la Nupes, et les Français qui font valoir des convictions, qu’on doit encore convaincre, ajoute la députée des Hauts-de-Seine. Il y a un vrai débat de fond qui est celui du rapport au travail. Dans la posture de La France insoumise, on le voit, sur la réforme des retraites, l’assurance chômage, le pouvoir d’achat… Ils n’ont pas une approche qui est favorable au travail. C’est un modèle de société qui n’a rien à voir avec celui qu’on veut."

Mais à l’Assemblée nationale, où le projet de loi est étudié à partir de ce lundi, et dans la rue, le gouvernement et la majorité vont devoir encore trouver des arguments pour emporter l’adhésion. "On fait cette réforme pour que les enfants et les petits-enfants des gens qui nous écoutent puissent avoir accès à un système de retraites, soutient Maud Bregeon. Aujourd’hui, le système des retraites est déficitaire. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que chaque année, on emprunte 30 milliards par an, selon le Haut-commissaire au plan François Bayrou. Cela veut dire qu’on laisse cette charge-là aux générations futures."

LP