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Retraites: Laurent Berger juge "insupportable" le refus du gouvernement d’une médiation

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Laurent Berger, qui a proposé ce mardi une médiation sur la réforme des retraites, juge "insupportable" le refus du gouvernement.

Comment sortir de la crise? A l’aube de la 10e journée de mobilisation de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, Laurent Berger (CFDT) a proposé une médiation au gouvernement. Mais lors de son point-presse à midi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a clairement fermé la porte. "Pas besoin", selon l’ancien ministre de la Santé. "Nous estimons qu’il n’y a pas lieu d’avoir une médiation. Il n’y a pas de médiateur dans la République, quand on peut se parler directement", a-t-il souligné.

Une réponse qui agace Laurent Berger. "C’est une proposition d’apaisement, maintient le secrétaire général de la CFDT. Ça va commencer à suffire les fins de non-recevoir au dialogue. Il va falloir s’interroger sur qui ne veut pas le dialogue. Il ne suffit pas de dire partout qu’on veut le dialogue, mais qu’on ne peut pas discuter des retraites. Ce n’est pas possible. On a fait cette proposition. L’idée est qu’on puisse enfin apaiser les choses. C’est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir. On ne peut pas dire qu’on nous tend la main. On propose de remettre les choses à l’endroit, donc pause sur la promulgation de cette loi sur les 64 ans et on se met autour de la table. Un geste d’apaisement est indispensable. On a proposé une voie de sortie, il faut que le gouvernement nous répondre. Apparemment, il n’est pas prêt pour l’instant, mais peut-être que ça va changer dans quelques heures."

Une lettre pour proposer à nouveau l’idée

Rejetée par le gouvernement, mais soutenue par les députés MoDem membres de la majorité présidentielle, cette idée de médiation n’est pas enterrée et l’intersyndicale va la proposer à nouveau, formellement, via un courrier adressé à l’exécutif dans les prochains jours. Laurent Berger est donc partant pour reprendre les discussions mais avec deux conditions: ce sera pour parler de la réforme des retraites et il faudra que le gouvernement fasse un geste d’apaisement au préalable.

Ce geste, c’est la suspension de la réforme. Sur ce point, on sent que les choses se sont pas tout à faire calées avec les autres syndicats car Frédéric Souillot, de Force Ouvrière, préfère lui continuer à demander le retrait de la réforme. La réunion de l’intersyndicale s’annonce donc plus tendue que d’habitude. En tout cas, les syndicats sont d’accord sur une chose: il y aura une autre journée de manifestations. Ils estiment que la mobilisation ne s’essouffle pas, malgré des cortèges de la matinée moins fournis que jeudi dernier, avec un nombre de manifestants en baisse d’environ 20%.

LP avec VJ