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Retraites: pourquoi l'index senior voulu par le gouvernement inquiète les entreprises

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L'article 2 du texte sur la réforme des retraites doit être étudié ce vendredi à l'Assemblée. Celui-ci prévoit la mise en place d'un index senior qui obligerait les entreprises à dévoiler le nombre de seniors qu'elles emploient. Un projet qui n'emballe pas les dirigeants.

C'est ce vendredi que doit être examiné l'article 2 du texte de la réforme des retraites. Celui-ci prévoit notamment la mise en place de l'index senior. Concrètement, le gouvernement veut que les entreprises publient le nombre de leurs salariés seniors. Cela pourrait concerner, d'ici 2025, toutes les entreprises de plus de 25 salariés.

Le gouvernement veut "assurer la transparence et valoriser les bonnes pratiques". À ce stade, le gouvernement envisage des sanctions uniquement en cas de non-publication de cet index, ce qui fait dire aux oppositions, Nupes et RN en tête, que cette proposition est une coquille vide. À gauche, notamment, on réclame des sanctions plus lourdes quand les entreprises sont en déficit de seniors.

Mais ce texte inquiète les dirigeants d'entreprises, notamment les PME. Sur le principe, Bruno Grandjean n'a rien contre un index senior. “Ce fameux 'name and shame' là, pourquoi pas avoir ce genre de démarche avant de passer à des sanctions”, indique-t-il.

Mais ce chef d'une entreprise de 200 salariés dans le Loiret redoute surtout que la mesure ne vienne alourdir son quotidien.

“Ça va être encore un rapport à faire, encore des coûts supplémentaires, encore du temps passé à ne pas s’occuper de ses clients, de ses salariés, et du développement de son entreprise. C’est encore une mesure franco-française, très vertueuse. L’enfer est pavé de bonnes intentions et donc là, c’est un pavé de plus”, assure-t-il.

Une idée contre-productive?

À la Confédération des petites et moyennes entreprises, l'idée ne passe pas. Jean Eudes du Mesnil pointe un index inutile et contre-productif.

“D’un côté, on va dire aux entreprises qu’il faut recruter des jeunes en alternance et de l’autre côté qu’il faut embaucher des seniors. En quoi l’Etat va s’immiscer? Quand vous recrutez deux salariés par an, vous recrutez en fonction de compétences et pas d’un âge”, dénonce-t-il.

La CPME réclame à la place des incitations financières pour embaucher davantage de seniors.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours