Tensions France-Algérie: qu'est ce que la "riposte graduée" promise par Bruno Retailleau contre Alger

Non c'est non. Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère des Affaires étrangères algérien a répondu au ministre de l'Intérieur français Bruno Retailleau qui avait annoncé vendredi dernier transmettre une liste de noms d'une soixantaine d'Algériens à expulser.
La démarche est "rejetée sur la forme et le fond" dit l'Algérie. "Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises", précise le communiqué. Un nouvel épisode, donc, dans les tensions entre Paris et Alger. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, promet une "riposte graduée" parce qu'Alger refuse d'appliquer le droit international.
Le ton ferme et déterminé, il annonce une remise en cause étape par étape des accords liant la France à l'Algérie de l'exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques jusqu'à la contestation des accords de 1968 qui facilitent notamment la circulation d'Algériens en France.
Le président de la République sur une ligne différente
"Retailleau gonfle les muscles, mais beaucoup de ses décisions ne peuvent être arbitrées qu'en très haut lieu" s'agace un conseiller de l'exécutif.
En clair, c’est l'Élysée qui a la main plus que le ministre de l'Intérieur. Et c'est d'ailleurs ce qu'a rappelé Emmanuel Macron il y a quelques jours: "L'accord de 68, c'est le président de la République. Chacun ses compétences", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat, lui, est sur une ligne d'apaisement. Il est plutôt favorable non pas à dénoncer mais plutôt à renégocier cet accord.