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Un an après son entrée fracassante à l'Assemblée, le RN est ciblé de toute part

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Le Rassemblement national traverse une période difficile. Attaqué de toute part, à l'Assemblée et par la Première ministre, le parti de Marine Le Pen doit laisser passer l'orage. Mais beaucoup de parlementaires, qui se voient en victimes, sont persuadés que cela leur servira pour l'avenir.

Cela fait presque un an que 88 députés RN sont entrés à l’Assemblée nationale. Après la stratégie de la notabilité, ils se heurtent à la réalité de la vie parlementaire. Il n’y a pas que le “coup de mou”, lié à la fatigue, dont parle un collaborateur du RN. Il y a aussi “une mauvaise séquence à passer”, assume un député mariniste. Dans son viseur, le rapport sur les ingérences étrangères, révélé par RMC, qui accuse le RN d’être “la courroie de transmission" de la Russie.

Mais ce n’est pas tout. Le mois dernier, d'anciens proches de Marine Le Pen ont été vus dans des manifestations d’extrême droite, tout cela avant qu’Élisabeth Borne parle du RN comme un parti héritier de Pétain. Quant à l'attaque d'Annecy, les troupes se sont précipitées pour dénoncer la politique migratoire avant de prendre des pincettes au fil de la journée. Alors oui, “la période est difficile” dit un député, mais c’est parce qu’il faut faire “plus gaffe” que d'habitude. “On nous cherche des poux”, ajoute-t-il. Une allusion aux offensives de la majorité et de la Nupes qui déploient des stratégies anti RN.

Des attaques favorables pour 2027?

Mais selon eux, c’est bon signe. “C’est la preuve que les autres partis flippent parce qu’on est les mieux placés pour 2027”, confie un parlementaire. Ces attaques, ils les balayent une à une. Le rapport accablant sur les ingérences russes? Ils le contestent et ont même porté plainte contre la députée Renaissance qui l’a rédigé. Ils répliquent avec un contre-rapport, dans lequel ils pointent les ingérences américaines, chinoises et les “vraies” ingérences russes, contre les entreprises et hôpitaux français.

Les manifestations d’extrême droite du mois dernier? Ils assurent qu’ils n’ont rien à voir avec ces militants et veulent la dissolution des groupuscules. Quant au RN héritier de Pétain, ils prennent le président Emmanuel Macron au mot: c’est un argument qui ne fonctionne plus. De quoi faire dire à un pilier du groupe que “c’est un fait, on est des victimes parce qu’on doit se défendre sur des choses fausses”. Mais il est persuadé que ces attaques auront un effet boomerang. “Nos électeurs se sentent humiliés, insultés… Ça les conforte de voter pour nous”, assure-t-il. À voir si la stratégie se vérifie d’ici quatre ans.

Hélène Terzian