"Un meeting pour taper sur les juges": Marine Tondelier estime que le RN est devenu "trumpiste"

"Depuis lundi, ce n'est plus le RN dédiabolisé, c'est le RN trumpiste, c'est ce qui m'inquiète", fait savoir ce dimanche sur RMC Marine Tondelier. La patronne des Écologistes appelle la gauche et la société civile à se rassembler ce dimanche à 13h, place de la République à Paris, afin de contrer le meeting organisé par le RN place Vauban.
Le parti d'extrême droite est en mode branle-bas de combat depuis lundi et l'exécution provisoire de l'inéligiblité de Marine Le Pen pour 5 ans, l'empêchant pour l'instant d'être candidate à la présidentielle de 2027. Le député et porte-parole du groupe RN à l'Assemblée Thomas Ménagé à promis ce samedi sur RMC un meeting "pacifique" sans débordements, estimant toutefois que l'inéligibilité de Marine Le Pen était un "préjudice irréparable".
"Victimisation"
"C'est un rassemblement de victimisation, pour taper sur les juges de manière générale, sur l'État de droit, c'est assez effrayant", considère l'élue régionale des Hauts-de-France. Celle-ci juge "choquant" que l'attention soit davange portée sur la condamnation de Marine Le Pen, et l'exécution provisoire de l'inéligibilité, plutôt que l'infraction commise, à savoir détournement de fonds publics au Parlement européen.
L'ancienne candidate à la présidentielle a été reconnue coupable en première instance, ainsi que huit autre prévenus, "d’avoir embauché et payé des assistants parlementaires qui n’ont en réalité pas travaillé pour eux mais pour le parti", à hauteur de 4 millions d'euros entre 2004 et 2016, a détaillé le tribunal de Paris. Marine Le Pen et neuf autres condamnés ont fait appel de cette décision.
"Il y a eu virage à 180 degrés" depuis lundi, estime Marine Tondelier, alors que le RN dans son ensemble a dénoncé une décision de justice "politique" à l'encontre de Marine Le Pen. Le parquet a d'ailleurs ouvert une enquête après des menaces ayant visé les magistrats tandis qu'Emmanuel Macron a dénoncé des attaques "intolérables et insupportables".
"Le RN se dit que pour gagner, il faut être dans l'amicale fasciste internationale", tacle Marine Tondelier
Le parti d'extrême droite "considérait qu'il fallait être lisse et sympathique pour gagner. Peut-être le contexte international leur fait dire que, ce qu'il faut pour gagner, c'est être dans l'amicale fasciste internationale qui est train de se monter", tacle Marine Tondelier.
"Ni sain, ni souhaitable", juge François Bayrou
Le Premier ministe François Bayrou a réagi de son côté dans les colonnes du Parisien à l'organisation de ce meeting et le rassemblement à gauche, l'un contre l'autre: "Manifestation, contre-manifestation… C’est aussi vieux que la République. Mais ce n’est ni sain ni souhaitable puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice", a dit le locataire de Matignon.
Le maire de Pau s'était par ailleurs attiré les critiques après avoir exprimé son "trouble" en raison de l'exécution provisoire de l'inéligibilité de Marine Le Pen. "Il y a des interrogations sur l’application du jugement avant qu’il puisse y avoir un appel. C’est une réflexion sur notre droit, et c’est le Parlement qui est souverain", a-t-il répondu.
Pas de PS ni de PCF à la place de la République
Si LFI et les Écologistes ont appelé à la mobilisation, le PS et le PCF ne seront pas de la partie. "Cela donnerait l'impression que ce serait la gauche contre l'extrême droite. Ce n'est pas ça le sujet", a expliqué auprès de l'AFP Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS.