RMC
Politique

Marine Le Pen condamnée: un meeting dimanche pour éviter que "son électorat se désespère"

placeholder video
Le RN organise un meeting dimanche place Vauban, à Paris, en réaction à la condamnation de Marine Le Pen, empêchée pour l'instant de se présenter à la présidentielle de 2027. Pour autant, le parti d'extrême droite "n'a pas de culture militante", rappelle sur RMC le constitutionnaliste Benjamin Morel.

"Nous sommes en campagne permanente. Et ce meeting que nous allons tenir dimanche, c'est un moyen de défendre la démocratie et l'État de droit face à ceux qui chercheraient à le déstabiliser", a justifié jeudi sur LCI le président du RN Jordan Bardella, avant le rassemblement dimanche du parti d'extrême droite place Vauban, à Paris.

Celui-ci est organisé en réaction à la condamnation de Marine Le Pen, lundi, à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire et quatre ans de prison dont deux ferme pour détournement de fonds publics du Parlement européen.

Le meeting est surtout un moyen pour le RN de garder un électorat mobilisé, analyse ce vendredi sur RMC Benjamin Morel. "La peur de Marine Le Pen c'est que cet électorat se désespère, son objectif c'est de le surmobiliser", développe le constitutionnaliste au micro d'Apolline Matin. D'autant que la manifestation n'est clairement pas dans la culture du parti.

"L'enjeu ce week-end sera autour de: 'C'est quoi l'État de droit?'", estime Benjamin Morel

“Le RN ce n'est pas un parti de masse et ce n’est pas un parti qui a un réseau de mobilisation que peuvent avoir, par exemple, les partis de gauche qui font ça très souvent. Le RN, c’est une tête et un corps qui n’a jamais été réellement structuré, bâti pour la mobilisation. Ils se sont organisés comme les vieux partis politiques mais il n’y a pas la culture militante, pas de logistique”, appuie-t-il.

Par ailleurs, près d'un Français sur deux (49%), soit une hausse de 7 points en un mois, souhaite que Marine Le Pen soit candidate à la prochaine élection présidentielle, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio réalisé après sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Une mobilisation sur le terrain qui se limite à des tracts

Avant ce rassemblement, les militants et des cadres du parti vont essayer de s'investir sur le terrain en région. "On veut montrer qu’on soutient Marine et on veut mobiliser pour dimanche énormément de monde”, indique auprès de RMC un militant du Nord.

Le sénateur du Nord Joshua Hochart va lui être sur des marchés vendredi et samedi. “Sur Denain, on a imprimé pour cette semaine 30.000 tracts. Bien évidemment aussi longtemps que le soutien à Marine Le Pen sera nécessaire, on tractera sur ce sujet”, assure l'élu.

Une mobilisation sur le terrain réclamée par le siège du parti. Dans la plupart des fédérations, cela se limite à des diffusions de tracts. Quelques exceptions comme à Marseille, où le député Franck Alisio tient une réunion publique samedi matin.

Des militants chauffés à blanc

“L’idée, c’est de se retrouver et de faire cette démonstration de force démocratique. Ça permettra à tous ceux dans les Bouches-du-Rhône et dans la région qui ne peuvent pas se déplacer d’avoir un moment à eux et au moins, on les aura entendus”, explique-t-il.

Des rendez-vous encadrés qui permettent aussi de canaliser les troupes, reconnaît un élu, parce que certains militants sont chauffés à blanc, après les propos très virulents tenus contre la justice en début de semaine.

La gauche appelle aussi à manifester

En réaction au meeting du Rassemblement national, La France insoumise (LFI) et les Écologistes ont appelé jeudi à se rassembler dimanche place de la République. "Ne laissons pas l'extrême droite faire sa loi", a écrit sur le réseau social X le parti de Jean-Luc Mélenchon. "Oui, l'État de droit est bien sacré et intangible. Venez le rappeler. Dimanche", a écrit de son côté, sur le même réseau, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.

Cyprien Pézeril avec Guillaume Descours