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Une cinquantaine de collaborateurs parlementaires ont décidé de saisir les Prud'hommes face à leur député

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INFO RMC - Près de 1.400 assistants parlementaires vont perdre leur emploi après le bouleversement politique occasionné par les législatives. Une cinquantaine d'entre eux protestent contre le motif de leur licenciement. Jusque-là, ils sont licenciés pour motif personnel et veulent requalifier cela en licenciement économique. Pour se faire entendre, ils ont décidé de saisir les Prud'hommes.

Le renouvellement politique a aussi lieu en coulisses. Alors que l'Assemblée nationale va accueillir bon nombre de nouveaux visages, cela signifie que de nombreux députés ne vont pas conserver leur poste, par choix ou suite à une défaite électorale. Mais cela signifie aussi que bon nombre de collaborateurs parlementaires vont perdre leur poste. Plus précisément, près de 1.400 collaborateurs parlementaires (sur 2.000 environ) vont perdre leur emploi, selon le syndicat national des collaborateurs parlementaires SNCP-FO.

Et, jusque-là, ils sont licenciés pour motif personnel, comme s'ils avaient commis une faute. Ce que n'acceptent pas une cinquantaine d'entre eux ("On n'y est pour rien si notre député a perdu", disent-ils en privé). Selon nos informations, ces collaborateurs ont donc décidé d'attaquer leurs employeurs et de saisir les Prud'hommes pour requalifier leur licenciement en licenciement économique. Concrètement, ils considèrent que l'activité de leur député s'arrête, comme une entreprise peut s'arrêter.

"Ce n'est pas digne d'une maison comme l'Assemblée nationale"

"Ce n'est pas le salarié qui a fait une faute si les électeurs décident de ne pas voter pour lui. Il s'agit d'une fin d'activité que nous assimilons à la fin d'une activité économique même s'il est entendu que le député n'est pas une entreprise, souligne Gonzague de Chanterac, délégué CFTC des collaborateurs parlementaires. Au-delà des mots, il y a une réalité: au chômage, soit vous toucher 75% de votre salaire brut, soit vous toucher 53% si c'est un licenciement pour faute".

"On a une vraie proximité avec nos employeurs donc on n'a pas envie de se retrouver dans une situation où on les attaque qui, en plus, vont accuser le coup d'une défaite électorale, poursuit-il. Mais c'est pour les salariés le seul moyen de faire reconnaître une incertitude qui n'est pas digne d'une maison comme l'Assemblée nationale".

S'ils sont aujourd'hui une cinquantaine à saisir les Prud'hommes, ils devraient certainement être plus nombreux après le second tour dimanche. De quoi inquiéter les députés, qui pourraient payer de leur poche, entre 10.000 et 15.000 euros d'indemnités à leur collaborateur. Le groupe socialiste a d'ailleurs saisi la présidence de l'Assemblée, chargée du dossier. Présidence qui oblige les parlementaires, à licencier pour faute, au motif qu'ils n'exercent pas une activité économique.

M.R avec Thomas Chupin