"Une vraie provocation": les syndicats préparent un accueil tendu pour Emmanuel Macron ce jeudi
Emmanuel Macron est en déplacement à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes, ce jeudi. Il doit présenter à 12h30 le “plan eau” du gouvernement. Un déplacement seulement deux jours après la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, dans un département où se sont encore rassemblées des milliers de personnes, notamment à Gap (1500 à 3000 personnes) ou à Briançon (850 à 1300 personnes).
L'intersyndicale compte bien prévoir un comité d'accueil pour le chef de l’Etat. "C'est une vraie provocation qu'il puisse venir comme ça. Il y a une vraie colère", indiquent des syndicalistes. Réunis en urgence après l'annonce de la venue du président, les représentants syndicaux des Hautes-Alpes sont tous d'accord.
"Bien évidemment que l'eau, c'est important. Mais là, c'est la réforme des retraites. La France est dans la rue. Je pense qu’il faut qu’il réagisse au bout d’un moment”, dénonce Michel Bothorel, secrétaire général CFDT Hautes-Alpes. Il a sa théorie sur la venue d'Emmanuel Macron.
"C’est ce qu’on appelle vulgairement noyer le poisson. Ça fait un peu ‘maintenant, on n’en parle plus de votre truc, on va parler d’autre chose’. Non. On ne lâchera pas”, assure-t-il.
"La colère est toujours là"
Les syndicalistes ont donc prévu un comité d'accueil. “On pensait peut-être amener le punching-ball avec la tête de Macron”, souffle l’un d’eux.
“On va se déployer, on va s’approcher au plus près du lieu où il doit être et puis on va certainement faire du bruit, envoyer des messages… Faire voir qu’on n'est pas content et que la colère est toujours là”, insiste Philippe Assaiante, co-secrétaire de la CGT 05.
Et ils ne sont pas dupes. Deux jours après une manifestation qui a mobilisé des milliers de personnes dans le département, il manquera des militants ce jeudi midi. Après les affrontements à Sainte-Soline, ce déplacement se fera sous haute surveillance, mais qu'importe pour Olivier Bel, de la Confédération paysanne.
“L’objectif, ce n’est pas d’aller affronter les forces de l’ordre, on n'a pas du tout cette envie-là. Mais l’idée, c’est d’être présent et de montrer que le discours qui nous est vendu, il ne passe pas”, indique-t-il.
L'intersyndicale locale doit même demander un rendez-vous à Emmanuel Macron, mais sans trop y croire.