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Yaël Braun-Pivet réélue présidente de l'Assemblée nationale grâce aux députés des Républicains

La présidente réélue de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans l'hémicycle le 18 juillet 2024

La présidente réélue de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans l'hémicycle le 18 juillet 2024 - Assemblée nationale

La députée du camp présidentiel Yaël Braun-Pivet a été réélue à la tête de l'Assemblée nationale, jeudi, devant André Chassaigne, candidat du NFP, et Sébastien Chenu, du Rassemblement national.

Yaël Braun-Pivet retrouve le perchoir: onze jours après les législatives, la présidente sortante de l'Assemblée a été réélue grâce à une entente entre la droite et la macronie, qui souligne le mur auquel se heurte la gauche au Palais Bourbon, et pose peut-être les bases d'une coalition gouvernementale.

Au terme d'une journée "historique" et pleine de suspense, qui a vu affluer plus de 500 journalistes au Palais Bourbon, Yaël Braun-Pivet a été élue au troisième tour avec 220 voix contre le candidat de la gauche André Chassaigne (PCF), 207. Sébastien Chenu a quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix.

La "légalité du scrutin" a aussitôt été remise en cause par LFI, Hadrien Clouet pointant un nombre de ministres démissionnaires ayant voté supérieur à l'écart de voix.

Le report des voix déterminant

Arrivée troisième au premier tour du scrutin, la députée des Yvelines a bénéficié du report des voix de la candidate Horizons Naïma Moutchou, et surtout du soutien de La Droite républicaine, qui a retiré son candidat Philippe Juvin.

Entre les deuxième et troisième tours, la gauche a retenu son souffle, se reprenant à espérer après le désistement du candidat de Liot Charles de Courson, qui aurait pu lui profiter - en vain.

Après la défaite du camp présidentiel, arrivé deuxième au soir du second tour des législatives, la députée des Yvelines réalise un coup inespéré, grâce au concours d'une droite elle-même affaiblie après la décision solitaire de son président Eric Ciotti de s'allier avec le Rassemblement national.

Le Palais Bourbon bruissait depuis plusieurs jours des rumeurs d'un accord entre la droite et la macronie, La Droite républicaine ayant selon des sources concordantes négocié plusieurs postes clés à l'Assemblée pour prix de son ralliement: au minimum, une vice-présidence dévolue à la députée du Doubs Annie Genevard, la présidence de la commission des finances, censée revenir à Véronique Louwagie, et un des trois postes de la questure.

"On assume totalement de prendre nos responsabilités. Cela veut dire empêcher LFI et ceux qui bordélisent l'Assemblée nationale d'accéder à la présidence de l'Assemblée", expliquait avant le retrait de M. Juvin Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe de La Droite Républicaine.

L'opposition dénonce des "alliances contre-nature" et "un coup de force contre la démocratie"

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a dénoncé sur son compte X "un coup de force contre la démocratie". "Honte à tous ces députés qui ont choisi une alliance de fortune, celle du camp présidentiel avec les droites", a-t-il ajouté.

"Yaël Braun-Pivet réélue au perchoir, c'est une défaite pour notre Assemblée. Et pour la démocratie. Le Palais Bourbon reste enchaîné à l'Elysée", a pour sa part écrit François Ruffin sur son compte X.

Sébastien Chenu, candidat du Rassemblement national pour l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale, a dénoncé jeudi sur X une "victoire des combines" pour Yaël Braun-Pivet, présidente sortante Renaissance, réélue avec notamment les voix des députés LR après un accord.

C'est une "victoire à la Pyrrhus", "contre nature, entre les macronistes et Les Républicains", a dénoncé l'ancien vice-président de l'Assemblée sur LCI. "Les Républicains qui se sont fait élire il y a 15 jours en disant qu'ils étaient l'opposition à Emmanuel Macron viennent de voter pour Yaël Braun-Pivet", a-t-il également critiqué, jugeant que cette élection "contournait la volonté des électeurs".

RMC (avec AFP)