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Premier camp de réfugiés "en dur" à Calais: "Ils vont être très contrôlés"

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Le premier camp de migrants "en dur" a ouvert hier à Calais. C’était une promesse du gouvernement en août dernier. Au total, 1.500 places d'hébergement dans 125 conteneurs posés en bordure de la jungle de Calais. 144 réfugiés s'y sont installés ce lundi.

Loin du port maritime, de drôles de conteneurs blancs empilés deux par deux. A l’intérieur: 6 à 12 lits superposés.

Un confort spartiate mais c'est déjà beaucoup pour Mohamad, sa femme et ses 6 enfants venus d'Afghanistan: "On est très contents, dans la jungle il fait très froid, il y a de l'eau partout. Ici au moins, il fait chaud et on est protégés, on est vraiment bien".

144 personnes ont investi les lieux hier. Loin des 1.500 places disponibles. Tigist, une jeune Erythréenne ne veut pas vivre ici: "Ce n'est même pas confortable, c'est la police qui veut que l'on quitte nos cabanes, moi je veux rester chez moi, j'ai peu de choses, mais c'est mieux".

Les réfugiés craignent d'être contrôlés et forcés de demander l’asile en France. Claudine, bénévole à l'association Salam qui vient en aide aux réfugiés de la jungle de Calais, est aussi très méfiante: "Ils vont être très contrôlés. Déjà on saura quand ils rentrent et quand ils sortent. Pour moi, ça ressemble plus à une prison à ciel ouvert qu'à un centre pour qu'ils soient mieux. Ils n'ont pas le droit de faire à manger sur place, il n'y a même pas d'endroit pour se laver, ils vont être obligés de se débrouiller tout seul dans la jungle pour le reste. J'ai peur qu'il n'y ait pas beaucoup de vie sociale à l'intérieur alors qu'il y en a une à l'extérieur aussi bien entre eux, qu'avec les associations".

"Pas d'empreintes digitales"

Stéphane Duval est directeur de la Vie Active, l’association qui gère les lieux se veut rassurant: "C'est un nouveau dispositif qui demande à gagner la confiance des personnes. Pour rentrer et pour sortir il y aura un enregistrement morphologique de la main mais il n'y aura pas d'empreintes digitales". Il espère convaincre chaque semaine une cinquantaine de personnes d'intégrer ces logements.

Le bidonville de Calais est amené à disparaître dans les mois qui viennent. La préfecture accepte de garder 2.000 migrants sur le site, à terme tous installés dans des conteneurs.

Première étape: d'ici la fin de la semaine, les constructions sur une bande large de 100 mètres le long de la rocade qui mène au port devront être détruites. Si les réfugiés ne "déménagent" pas d'eux-mêmes, ils y seront forcés par la préfecture.

La rédaction avec Amélie Rosique