Les éléphants sont en train d'être interdits dans les cirques, nous leur offrons une place à la retraite

Un éléphant sauvage au Sri Lanka, dans le parc national d'Udawalawe, le 7 juillet 2017. (Photo d'illustration) - Lakruwan Wanniarachchi - AFP
Sofie Goetghebeur, co-fondatrice de Elephant Haven, futur sanctuaire pour éléphants.
"Mon compagnon Tony et moi avons été soigneurs dans un zoo à Anvers (Belgique) pendant plus de vingt ans. La législation européenne est en train de changer. Les animaux sauvages sont en train d’être interdits dans les cirques, mais où les placer? Il y a des sanctuaires en Amérique, Afrique, Asie, mais il n’y en avait pas en Europe.
Avant, les éléphants restaient dans les cirques. Parfois, certains zoos les accueillaient, mais ils voulaient vraiment des petits éléphants. Aujourd'hui, dans les cirques, les pachydermes ont généralement entre 40 et 50 ans. Nous voulons leur offrir une place à la retraite. Nous sommes là pour aider, pas pour critiquer.
Nous avons notamment reçu le soutien de l'association One Voice, qui nous a fait une donation, et aujourd'hui nous avons reçu la visite d'André-Joseph Bouglione, un patron de cirque qui a décidé d'arrêter les spectacles avec des animaux.
Pour trouver l'emplacement, nous avons fait de grandes recherches, partout. D’abord en Belgique mais il n’y a pas beaucoup de place et c’est très cher. Puis ici en France, où nous avons trouvé un bon équilibre dans la dans la région Nouvelle-Aquitaine. Il y a beaucoup de place, de l’eau, des branches. Plus au sud, c'est trop sec, et le plus important est que les animaux se sentent bien.
"Un projet qui n'existe pas en Europe"
Au début, la commune pensait que nous étions fous. Les démarches administratives, que nous avons commencées il y a trois ans, ont été dures, mais on a eu reçu beaucoup de soutien des communes de Bussière-Galant et Saint-Nicolas Courbefy, ainsi que du parc naturel régional Périgord Limousin.
Les démarches sont d'autant plus longues car c'est un projet qui n'existe pas en Europe, donc c'est nouveau pour la France aussi. Nous avons obtenu tous les premiers permis pour la première phase, dont l'autorisation pour constuire un premier bâtiment qui accueillera trois éléphants au maximum, et clôturer les premiers hectares.
Après on va grandir petit à petit, pour arriver au total à presque vingt-neuf hectares, voire au-delà. Le plus important pour nous, c'est la tranquillité et l'espace, donc si nous accueillons dix éléphants à terme, ce sera déjà beaucoup.
Même si la priorité est d'abord d'accueillir les éléphants, nous projetons d'ouvrir le lieu au public via des visites guidées ou des programmes éducatifs pour les écoles, les groupes... Mais c'est un autre dossier.
Après une campagne de crowdfunding pour aider à la construction, la pose de la première clôture et plusieurs mois de travail de l'architecte, nous espérons pouvoir ouvrir courant 2018."