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"Des centaines de milliers d’euros partis en fumée": la grêle a ravagé les vignes de Chablis

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La grêle a durement touché les vignes autour de Chablis (Yonne), ce mercredi soir. Sur place, les professionnels déplorent de sérieuses pertes.

Après les inondations et le gel, la grêle… Dans l’Yonne, les orages de mercredi soir ont fait beaucoup de dégâts dans les vignes. Et selon les professionnels du secteur, il n'y aura pas beaucoup de chablis cette année. La porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot est venue au chevet des vignerons ce jeudi, pour exprimer la solidarité de l'Etat auprès des professionnels qui ont subi des chutes de grêles spectaculaires. Les viticulteurs seront soutenus via l'indemnité de solidarité nationale, a-t-elle expliqué. Elle a aussi évoqué les discussions en cours dans le cadre de la préparation de la loi agriculture.

La région a été traversée, de Tonnerre à Sens en passant par Saint-Florentin, Auxerre et le pays d'Othe, par deux "supercellules grêligènes", selon Météo France, provoquant par endroits la chute de grêlons parfois gros comme des noix. Des feuilles de vignes déchirées jonchent le domaine de Jérémy Arnaud, à Tonnerre. Sept hectares, sur 20, ont été touchés, déplore ce vigneron en ramassant les bourgeons et les rameaux perdus, arrachés par les grêlons: "Les raisins sont partis avec… On a rarement vu ça. Il y a de fortes chances qu’il y ait beaucoup moins de bouteilles que prévu sur l’année 2024. C’est mal parti".

Car les pertes s’accumulent, avec un premier épisode de grêle la semaine dernière après le gel et les inondations le mois dernier pour certains vignerons. "Je pense qu’il y a quelques centaines de milliers d’euros qui sont partis en fumée dans la nuit. On a des assurances, mais elles ne font pas tout", souffle Jérémy.

"Une perte de part de marché à l’international"

Dans le Chablisien, la moitié des vignobles présentent des dégâts d’après les premières remontées de Damien Leclerc, directeur général de la cave coopérative de Chablis qui fédère environ 200 vignerons. "C’est une perte de commercialisation, donc une perte de part de marché à l’international avec des consommateurs qui pourraient se tourner vers d’autres produits, d’autres pays. Et peut-être des exploitations qui pourraient être en difficulté également", explique-t-il.

Des difficultés qui vont durer dans le temps d’après les professionnels. Une vigne abîmée par la grêle a besoin de deux ans pour retrouver son rendement initial.

LP avec Nicolas Traino