Niche fiscale pour les propriétaires d'animaux: "Ce sont des membres de nos familles" défend Aymeric Caron

Faut-il baisser les impôts pour les propriétaires de chiens et chats? C'est en tout cas ce que prône Aymeric Caron, par le biais d'un amendement déposé dans le cadre de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi de finances. "Ce que je propose, c'est un changement complet de paradigme, c'est une autre manière de considérer les choses", s'est justifié ce vendredi le député LFI de Paris au micro des Grandes Gueules.
Première mesure donc, un crédit d'impôt de 30 euros par animal et par mois, soit 360 euros par an. Parmi les autres propositions défendues par l'insoumis, celle d'une réduction de la TVA à 5,5% des produits d'alimentation, d'hygiène, de loisirs ainsi que produits et prestations vétérinaires. "Entre 2022 et 2023, le prix des croquettes pour chiens et chats a augmenté de 18%", a-t-il rappelé.
"L'idée n'est pas de créer une expansion des chiens ou chats"
Aymeric Caron souhaite également voir mis en place une exonération totale de la TVA pour les refuges et associations. Selon le président de la SPA, cité par l'élu, "cela permettrait de prendre en charge 15 refuges".
"L'idée n'est pas de créer un commerce nouveau ou une expansion des chats et chiens", tempère l'élu sur RMC et RMC Story, rappelant qu'il est pour la stérilisation des animaux. Mais, pour ceux qui sont là, de mieux les considérer. Dans cette optique, le député LFI veut permettre aux Français d'avoir davantage de moyens de s'en occuper.
Pour rappel, selon un sondage Ifop, 7% des Français qui se sont séparés de leur animal l'année dernière l'ont fait pour des raisons financières. En 2022, les Français consacraient 943 euros pour leur animal de compagnie par an: cela représente 145 euros de plus sur les deux dernières années.
Coût estimé: 6 milliards d'euros
De plus, Aymeric Caron veut croire que de telles mesures permettraient d'avoir un "impact sur les dépenses de santé", arguant les effets bénéfiques pour la santé, "psychique et morale", d'être au quotidien proche d'un animal de compagnie. Selon le rapporteur du budget Charles de Courson, cité par Aymeric Caron, ces mesures coûteraient "6 milliards d'euros si cela concernait les 25 millions d'animaux répertoriés" en France.
"Ce n'est pas énorme par rapport à l'ensemble de tout l'argent de notre budget annuel", a-t-il avancé, expliquant par ailleurs que ses propositions "peuvent être améliorées". D'autant que l'ancien journaliste l'a répété à plusieurs reprises, il ne s'agit pas de "créer un effet d'aubaine", alors que certains pourraient être tentés de devenir propriétaire d'un animal sans avoir réellement l'envie de s'en occuper.
Punir davantage les auteurs de maltraitance animale
"Cela concerne les foyers, pas les entreprises. C'est la raison pour laquelle on propose que soient concernés seulement les animaux adoptés depuis 6 mois et inscrit au fichier Icad", détaille l'élu. "Cela pourrait être 1 an au lieu de 6 mois", ajoute-t-il.
Aymeric Caron tient également à dire que cette mesure ne se comprend qu'avec "tout le dispositif qu'il faut imaginer autour". Il voudrait ainsi que les "peines liées aux maltraitances animales soient renforcées", déplorant que la justice française ne punisse pas assez les auteurs.
"Les chiens et chats sont des membres de nos familles mais le législateur ne l'a toujours pas compris", regrette-t-il, évoquant que "rien n'est pas prévu dans la manière d'envisager la question financière de nos compagnons".
Si les amendements seront probablement rejetés pendant le débat sur le budget, le député dit déjà préparer des propositions de loi à ce sujet.