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Projet de golf à Villeneuve-de-la-Raho: Christophe Béchu maintient le chantier, sous conditions

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, à l'Elysée à Paris, le 20 mars 2024.

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, à l'Elysée à Paris, le 20 mars 2024. - Alain JOCARD © 2019 AFP

Alors que le ministre de la Transition écologique présente son plan pour permettre aux Pyrénées-Orientales de s'adapter à la sécheresse, celui-ci a annoncé qu'il tolererait l'installation d'un golf à Villeneuve-de-la-Raho sous certaines conditions.

Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, présente ce mercredi à Canet-en-Roussillon un plan pour permettre aux Pyrénées-Orientales de faire face à la sécheresse qu'elle subit depuis maintenant deux ans.

Au cours d'une interview avec nos confrères de L'Indépendant, il a annoncé que l'Etat débloquera 10 millions d'euros pour le département, pour permettre notamment la réutilisation des eaux usées des communes.

Le sujet du nouveau golf à Villeneuve-de-la-Raho a également été abordé. Cette construction, qu'il jugeait anachronique il y a un temps, sera tolérée seulement si le golf est auto-suffisant en termes d'arrosage.

Cette annonce a déçu les opposants au projet, qui souhaitaient que le ministre annonce simplement son abandon. Pierre Rossignol, du collectif "Agissons", est pessimiste au sujet de cette installation alors que la crise climatique est au coeur de l'actualité.

"Cela va se faire mais cela va être une friche", prévient-il. "C'est ça qui est malheureux. On va peut-être avoir un golf ou je ne sais ce que l'on aura."

"Mais on n'arrosera pas ou on ne pourra pas arroser, même s'il pleut aujourd'hui. Il ne faut pas rêver, on ne pourra pas maintenir l'herbe", affirme-t-il au micro de RMC.

Le recours aux eaux usées

Environ 4.000 personnes avaient manifesté contre la construction de ce golf le 14 avril dernier. Ce ressemblement avait notamment été motivé par Aurégane Nivet, du mouvement "Unitat Catalana". Elle reconnait aujourd'hui avoir perdu une bataille, mais pas la guerre.

"Ce n'était pas une manif pour rien parce qu'on a réussi à avoir ces déclarations du ministre qui disait que ce projet était plus anachronique. Là, dans les faits, on n'a pas encore gagné ce combat, mais on continuera de le mener en continuant à manifester notre position", assure-t-elle.

Elle ajoute la volonté de "demander concrètement des actes qui nous montrent que ce projet peut voir le jour avec le recyclage des eaux usées".

La mairie de la commune s'est en effet engagée à ce que les "eaux usées des 600 appartements" soient construits sur le golf. Du côté du ministre de la Transition écologique, il avait assuré refuser "d'utiliser un seul mètre cube d'eau puisé à l'extérieur au golf".

Jean-Wilfrid Forquès (avec Mélanie Hennebique)