"Une peine de mort": dans les Pyrénées-Orientales, la crainte du passage en "situation de crise"

Dans le département des Pyrénées-Orientales, tous les regards sont tournés vers les futures décisions préfectorales. Il sera question de la sécheresse à l’occasion d’un comité de ressource en eau, alors que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, est attendu dans les Pyrénées-Orientales ce jeudi.
Actuellement placé en alerte renforcée, le département pourrait passer au stade ultime, c’est-à-dire en “situation de crise”. C’est que redoutent les agriculteurs, et notamment les arboriculteurs.
Depuis plusieurs semaines déjà, Baptiste, a réduit de 25% sa consommation d’eau, il ne se voit pas aller au-delà.
“Si l’état de crise est déclaré, il est possible que nous soyons obligés de faire tomber tous les fruits”, indique-t-il.
Autrement dit, toute une récolte condamnée. Baptiste demande donc à l’Etat d’être compréhensif. “Les efforts, cela fait des années qu’on nous a demandé de les faire et aujourd’hui, on ne peut pas descendre en-dessous, on est déjà à la limite du possible”, assure-t-il.
Des compensations financières?
Le jeune producteur attend avec angoisse le plan qui doit être proposé par le préfet. “Cela aura un impact financier énorme, et beaucoup d'exploitations n’arriveront pas à s’en relever”, juge-t-il.
Eric Hostalnou, qui dirige la filière fruits et légumes à la chambre d’agriculture, espère que le préfet ne condamnera pas ce secteur en interdisant totalement l’irrigation.
“On est le premier département producteur de pêches et nectarines en France. On fait à peu près le tiers de la production française. Il y a plus de 700 producteurs de pêches, nectarines, mais aussi, abricots, pommes, cerises et autres fruits. On redoute le pire, c’est-à-dire l’interdiction d’arroser. C’est une peine de mort pour les exploitations du département”, détaille-t-il.
Et en cas d’interdiction totale d’irrigation, les professionnels du secteur espèrent des compensations financières.