A Mayotte, des familles démunies depuis le passage du cyclone: "Je dors sur le bord de la route"

Une première distribution de stocks alimentaires venus de la Réunion a été organisée ce mercredi à Mayotte, après le passage du cyclone Chido. Neuf vols en provenance de La Réunion ont acheminé 31 tonnes de fret, dont 3,3 tonnes d'eau et 21 tonnes de nourriture. Neuf autres vols sont prévus ce jeudi.
L'alimentation en eau "fonctionne à 50%" mais elle présente un risque de "mauvaise qualité" selon le ministre des Outre-mer démissionnaire. L'électricité n'est que "partiellement remise en route".
À Mamoudzou, principale ville de l'archipel, on s’organise comme on peut pour tenir en attendant les distributions de vivres. Les familles ont perdu tous leurs repères, leurs maisons et vivent au jour le jour.
Boubakar téléphone à sa famille en France pour donner des nouvelles. Il leur demande un peu d'argent. Juste ce qu’il faut pour acheter un peu de tôle et reconstruire sa case. Depuis le cyclone, il dort avec ses trois enfants dans une tente le long de la route qui longe le bidonville.
"Je dors dehors sur le bord de la route. Il y a des containers là, et à côté il y a du béton. Donc on se met là, on dort. J’ai une petite tente, donc avec mes enfants et quatre matelas, on est là”, indique-t-il.
Manque de nourriture
Concernant la nourriture, il lui reste seulement 150 euros en liquide pour nourrir toute sa famille. “J’achète du riz, j’achète des cuisses de poulet pour manger”, confie-t-il.
Alors, il espère que des vivres seront très vite distribués. Quant à son fils Djelim, 10 ans, il souhaite tout simplement retrouver un toit, une maison. “C’est un peu dur quand même. On dort dehors, mes sœurs mettent des matelas, des tapis, et des coussins et elles dorment”, décrit-il.
Et quand on lui pose la question s’il a peur de dormir dans la rue, il répond sans hésitation: “Je n'ai pas peur parce que je suis avec mon papa”, assure-t-il.