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"Ça m'a détruit": les témoignages sur les violences sexuelles se multiplient avec le #MeTooGarçons

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Les témoignages faisant état de violences sexuelles se multiplient ces derniers jours après des prises de parole publiques dans le monde du cinéma.

Vague de témoignages une semaine après le discours poignant de Judith Godrèche aux César, sur les violences sexuelles et la création du #MeTooGarçons par le comédien Aurélien Wiik. Dans un témoignage publié sur Instagram, l'acteur révèle avoir été victime de violences sexuelles et invite les garçons à prendre la parole et dénoncer.

Toute cette semaine, les témoignages de violences sexuelles se sont ainsi multipliés, et dépassent le monde du cinéma. Des centaines d'hommes encouragés par ces prises de paroles témoignent d'agressions, de viol, d'inceste en utilisant le hashtag #MeTooGarçons.

C'est le cas de Tony, qui témoigne sur RMC après avoir écrit un long message sur les réseaux expliquant sa situation. "Il y a 24 ans maintenant, au sein de la caserne de gendarmerie de Crozon où je résidais, j'ai subi de multiples agressions sexuelles, mais aussi des viols par le fils d'un gendarme, mon père aussi me touchait. (...) L'affaire a été étouffée à l'époque", écrit-il.

Tony n'avait que 4 ans en 1998. "Ça m'a détruit. On croit toujours que les hommes sont forts. Moi, je me sens sali. Le fait d'en parler, bien que ce soit difficile, j'ai l'impression d'évacuer tout ça un peu", témoigne-t-il sur RMC.

Ce jeune homme de 29 ans a porté plainte en 2021. "Mais on m'annonce aujourd'hui que comme l'agresseur avait 12 ans, et donc moins de 13, comme le dit la loi, il ne sera pas jugé pénalement", écrit-il sur les réseaux sociaux.

"Je ne comprends pas que ça puisse passer entre les mailles du filet. Ça me plombe", souffle-t-il.

"Au final, il ne s'est pas passé grand-chose depuis que Judith Godrèche a parlé"

Alors, l'apparition de #MeTooGarçons lui redonne de l'espoir: "C'est comme un cadeau presque". L'association de lutte contre les violences sexuelles "Les Papillons", fondée par Laurent Boyet, espère qu'une réponse sera apportée à cette vague de témoignages une semaine après les César. "Au final, il ne s'est pas passé grand-chose depuis que Judith Godrèche a parlé", regrette-t-il.

"On parle, on parle... Mais est-ce qu'on nous entend? C'est la vraie question", souligne Laurent Boyet.

Il encourage les personnalités de tous les milieux à témoigner à leur tour pour briser le tabou.

Nicolas Traino