"Ce mouvement est à l’image de la société française, il y a de tout": les gilets jaunes dénoncent la diabolisation de la mobilisation

La mobilisation était en légère hausse à l'occasion du quinzième samedi de rassemblement des gilets jaunes. À l'occasion de cette journée qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques heurts, de nombreux manifestants ont tenu à dénoncer la diabolisation du mouvement après les dérapages de la semaine dernière.

Un regain de popularité. Le désormais traditionnel samedi de mobilisation des gilets jaunes a rassemblé près de 46.000 manifestants dans toute la France, un chiffre en hausse par rapport à samedi dernier. Les marches de "l’acte 15" se sont déroulés dans le calme pour la plupart, malgré d’habituels heurts en fin de cortèges, notamment à paris.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a dénoncé sur Twitter des "actes intolérables". Dans le cortège à Paris, plusieurs manifestants arboraient pourtant des autocollants "ni homophobes ni antisémites" pour répondre aux critiques des derniers jours, notamment après les insultes lancées à Alain Finkielkraut lors l’acte 14 par un manifestant.

"Il y a des gens autour de moi qui racontent n'importe quoi"

Nombre de gilets jaunes ont tenu à exprimer leur colère contre la "diabolisation" du mouvement : "Tout est bon pour dénigrer le mouvement", s’est insurgé sur RMC Louise, gilet jaune de Paris qui n’en peut plus des critiques contre le mouvement

"Il y a des gens autour de moi que je ne supporte plus d’entendre et de lire parce qu’ils racontent n’importe quoi. Je ne comprends pas que ces gens puissent émettre un avis sur la question sans avoir mis les pieds et être allé voir par eux-mêmes", ajoute Louise, très remontée.

"Ils n’enterreront pas la colère des gens"

"Ce mouvement c’est plein de précaires qui ne se revendiquent pas antisémites pas homophobes. Il y a pleins de gilets antiracistes, qui le disent et portent ce message. On ne peut pas réduire ce mouvement à une minorité. Ce mouvement est à l’image de la société française et il y a de tout", explique-t-elle.

"Même si ils enterrent les gilets jaunes, ils n’enterreront pas la colère des gens", conclu Louise.

Nicolas Traino (avec Guillaume Dussourt)