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Chats errants: le gouvernement traine pour agir, "30 millions d’amis" en colère

Après l’intervention de l’équipe de "RMC s’engage pour vous", la stérilisation des chats errants à Eysines, dans l’agglomération de Bordeaux (Nouvelle-Aquitaine), avait été entreprise par les autorités. Mais la fondation 30 millions d’amis se désole de voir l’immobilisme gouvernemental sur la question à l’échelle nationale.

11 millions. C’est le nombre de chats errants en France selon un rapport de l’association One Voice datant de 2018. Un chiffre mirobolant, synonyme de calvaire pour le bien-être de ces félins et de problème pour la biodiversité dans l’Hexagone.

En ce sens, le gouvernement avait annoncé vouloir agir sur le sujet. La loi sur la maltraitance animale, promulguée au journal officiel le 1er décembre 2021, comportait notamment un engagement sur la remise d’un rapport chiffré et détaillé sur les chats errants en France.

Le rapporteur du texte à l’Assemblée, Loïc Dombreval (LREM), s’était d’ailleurs félicité de cette prise en main de la gestion des chats errants avec le concours du Ministère de l’Agriculture.

La loi va commencer par analyser précisément quel est le problème. Combien sont ces chats ? Où sont-ils situés sur le territoire ? Combien coûtera leur capture et leur stérilisation ? Et ensuite, avec quelle méthode et quel agenda ?"

Mais alors que ce bilan devait être rendu avant le 1er juin, les travaux ont pris du retard. Contacté par les équipes de "RMC s’engage pour vous", le ministère de l’Agriculture explique que le dossier est toujours en cours, et que celui-ci prendra encore du temps avant d’être conclu.

À la question de savoir quand le rapport sera rendu, le ministère est resté vague en affirmant que celui-ci arriverait “dans les prochains mois”.

En attendant, les associations doivent assumer la charge

Aux yeux des associations de défense des animaux, l'une des solutions serait notamment d’obliger les communes à stériliser ces chats errants dans les villes afin de s’assurer qu’ils ne se reproduisent pas. Mais à l’heure actuelle, aucune loi ne propose de contraindre les institutions telles que les municipalités, à stériliser ces félins lorsqu’ils sont retrouvés.

Seules les associations peuvent donc actuellement assurer ce travail, une situation que dénonce la présidente de la Fondation 30 millions d’amis, Reha Hutin.

“Ce n’est pas possible de laisser ça aux associations puisque c’est vraiment un problème qui concerne toutes les communes, qui concerne le pays en fait. Donc vraiment, si on ne s’en occupe pas, je vous le dis, ce sera des euthanasies en masse de chats et ce n’est juste pas admissible une chose pareille”, se désole l’ancienne journaliste.
Joanna Chabas, Mahauld Becker-Granier et Alexis Lalemant