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Comment l'incendie de Notre-Dame de Paris a changé la protection des cathédrales

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La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, dévoile ce mardi à Amiens les résultats du "plan sécurité cathédrale". Lancé après l'incendie de Notre-Dame de Paris, il a permis d'injecter 25 millions d'euros en 2021 et 2022 pour la sécurisation de ces édifices.

Près de quatre ans après l'incendie de Notre-Dame de Paris, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak dévoile ce mardi à Amiens les résultats du "plan sécurité cathédrale".

"167 millions d'euros" ont ainsi été consacrés aux cathédrales en 2021-2022, "dont 25 millions d'euros pour leur sécurisation" explique la ministre dans un entretien au journal La Croix. "Le niveau global de sécurité des cathédrales a été très nettement relevé" assure Rima Abdul-Malak. Une enveloppe de 52 millions d'euros, dont 12 millions pour renforcer la sécurisation, est prévue pour 2023.

Dans le domaine de Chantilly (Oise), par exemple, l'éventualité d'un incendie est prise très au sérieux. “Depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris, nous avons multiplié les exercices avec les pompiers”, explique Mathieu Deldicque, directeur du musée Condé du château de Chantilly. Il se réjouit aussi du nouvel équipement des pompiers de l'Oise.

“Ils ont notamment des échelles qui peuvent aller tout en haut des toitures. Ils ont aussi des équipements qui peuvent entrer sur les plans très étroits du château et donc aller au plus près du bâtiment”, assure-t-il.

Les petits édifices moins bien protégés?

Autre avancée, dans les cathédrales, des guides afin de sauver les œuvres les plus importantes des flammes.

“Face à la cinétique d’un incendie qui est très rapide, on ne peut pas tout évacuer, on ne peut pas protéger l’ensemble des objets. Il faut avoir une priorisation établie en amont”, appuie Eric Feuillet, pompier dans l'Oise, responsable de la protection du patrimoine.

Soixante-six de ces documents ont été finalisés depuis la catastrophe de Notre-Dame, sur les 87 cathédrales qui appartiennent à l’Etat. Mais Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine, s'inquiète lui pour les petits édifices. “Il n’y a pas que des incendies de cathédrales. Il y a aussi des incendies d’églises. On manque de moyens, d’énergie, de méthode”, regrette-t-il.

La Fondation du patrimoine dispose d'un budget de 80 millions d'euros. Selon son président, il faudrait 300 millions d'euros pour mener à bien tous les projets de sauvegarde.

Kévin Gasser avec Guillaume Descours