Congrès des pompiers: comment expliquer la crise des vocations?

La grande réunion annuelle a débuté. Dans un contexte difficile pour la profession, le 131e congrès national des pompiers s’est ouvert mercredi au Mans. Chaque année, les sapeurs-pompiers assurent près de 4,8 millions d’interventions, contre 3,6 millions il y a 20 ans. Ils sont de plus en plus sollicités et peinent désormais à suivre ce rythme infernal. "C'est un système en surchauffe, à bout de souffle", alerte la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. En cause, notamment, une crise importante des vocations.
Une baisse significative du nombre de volontaires
En France, on compte actuellement 43.400 sapeurs-pompiers professionnels, un nombre globalement insuffisant pour couvrir tous les besoins du territoire. Le système repose donc largement sur un nombre important de pompiers volontaires. En 2025, on en dénombre 200.000, contre 250.000 il y a 25 ans. Les casernes de pompiers peinent désormais à recruter de nouveaux membres.
Valérie Guinet est pompier volontaire depuis 33 ans. En 2022, elle a pris la tête du centre de secours et d’incendie de Saint-Jamme-sur-Sarthe, où elle constate au quotidien les difficultés de recrutement. "C’est une affaire de tous les jours que de vouloir recruter", confie-t-elle au micro de RMC.
En fait, les gens viennent, essaient, puis très rapidement disent : ‘Oh non, c’est trop contraignant'.
L’activité est devenue trop prenante pour beaucoup. "Se bloquer des week-ends, se bloquer des semaines... C’est du temps que l’on prend sur notre temps personnel. Les engagements de pompiers ayant plus de 30 ans de service se font de plus en plus rares. En fait, les gens viennent, essaient, puis très rapidement disent : ‘Oh non, c’est trop contraignant'", souffle la pompier.
Pourtant, le métier continue de séduire chez les jeunes. Après six années de volontariat, Lucile a décidé de s'inscrire au concours pour devenir professionnelle. "Je m’engage actuellement à donner une semaine par mois", raconte cette passionnée sur RMC. "Même si ça peut paraître contraignant, c’est une aventure qu’il faut vivre. Il y a plein de casernes qui sont en souffrance, notamment en journée, où on rencontre partout le même problème: tout le monde travaille, et donc il manque des pompiers pour assurer les interventions."
Un problème majeur alors que les volontaires représentent 80% des effectifs. Pour favoriser les recrutements, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers réclame une revalorisation des indemnités horaires ainsi qu’une prise en compte de leur mission dans le calcul des retraites. Ce sera l'un des sujets majeurs du congrès national des pompiers cette semaine.