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"D'un seul coup, elle s'est effondrée": sa compagne a été touchée par un tir de flashball, Christophe témoigne sur RMC

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TÉMOIGNAGE RMC - Samedi dernier, "l'Acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes" a laissé des traces, des dégâts matériels bien sûr, mais aussi physiques chez les nombreux blessés. 325 au total sur toute la France dont au moins 39 membres des forces de l'ordre.

A Paris, 126 manifestants ont été pris en charge par les hôpitaux. Des hommes et des femmes blessées le plus souvent lors de l'intervention de forces de l'ordre. Blessés notamment par des tirs de LBD-40, le nouveau flashball, un lanceur de balles de défense davantage utilisé par les policiers samedi dernier.

Il s'appelle Christophe, il est père de famille et travaille comme cadre. Samedi dernier, près des Champs-Elysées, sa compagne a été touchée par un tir de flashball en plein visage. Il témoigne sur RMC.

"Putain, j’ai perdu une dent"

Samedi à la mi-journée, Christophe, marche avec sa compagne en direction de l'Arc de Triomphe. Autour d'eux, des dizaines d'autres "gilets jaunes" et en face, des forces de l'ordre: "Il n’y avait pas de poubelles qui cramaient, pas de voitures incendiées, pas de vitrines brisées et d’un seul coup elle s’est effondrée et me dit: 'Putain, j’ai perdu une dent'".

"Elle ne peut pas parler et elle ne se nourrit que de soupe"

Mais la blessure est bien plus importante. La jeune femme a la lèvre ouverte et perd beaucoup de sang. Prise en charge à l'hôpital, elle sort quelques heures plus tard le visage très abîmé: "Aujourd'hui, elle se retrouve avec 18 points de suture, quatre fractures au niveau du visage, elle ne peut pas parler et elle ne se nourrit que de soupe".

En janvier dernier, le défenseur des droits a recommandé l'interdiction du flashball dans les opérations de maintien de l'ordre. L'arme, est notamment critiquée pour son manque de précision.

"Ils tirent dans le tas"

Pour Christophe, impossible d'identifier l'auteur du tir, tout est allé trop vite: "Ils tirent dans le tas. On n’est pas juste dans de l’avertissement là. On vous puni d’être là".

Christophe et sa compagne n'ont pas l'intention de déposer plainte contre les forces de l'ordre. Le couple reste "gilets jaunes", mais ils n'ont pas l'intention de retourner manifester pour le moment.

Céline Martelet (avec C.P.)