RMC
Société

Des vitraux du père Ribes, prêtre pédocriminel, retirés d'une église: le soulagement d'une de ses victimes

placeholder video
Une nouvelle église va retirer ses vitraux du père Louis Ribes. Ce dernier a été reconnu coupable d'actes de pédophilie sur des enfants pendant près de 40 ans.

Surnommé pendant longtemps le "Picasso des églises", le père Louis Ribes était très connu pour ses vitraux. Mais l’Église a reconnu les viols commis dans son atelier sur des dizaines d'enfants des diocèses de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, entre les années 1950 et 1990. Ce mardi, les vitraux de l'église de Saint Catherine dans le Rhône vont être décrochés. Les victimes sont soulagées et attendent que les vitraux encore exposés dans quatre autres églises du Rhône soient retirés.

Luc Gemet assistera au décrochage des vitraux de Sainte-Catherine tout à l'heure, avec ses enfants. Il a été victime du prêtre dans les années 70, et est porte-parole du collectif de victimes. Il est encore bouleversé aujourd'hui.

“Ça va peut-être me chambouler. Mais ça va me faire du bien de savoir que ses produits ne seront plus visibles”, appuie-t-il.

Une commune s'oppose au décrochage

Sur un vitrail de Sainte-Catherine, plein d'ambiguïté quand on sait qu'au moins 50 enfants ont été abusés dans l'atelier du prêtre, un enfant est agenouillé près d'un homme d'église. C'est le 2e décrochage obtenu par les victimes en 2 ans de combat.

Racontez-nous par Hélène Terzian : Pédocriminalité, des vitraux du père Louis Ribes retirés - 24/10
Racontez-nous par Hélène Terzian : Pédocriminalité, des vitraux du père Louis Ribes retirés - 24/10
2:02

Des vitraux de Louis Ribes sont encore exposés dans quatre communes. Toutes ont accepté de les retirer dans les prochains mois. Toute sauf une, le maire de Givors y est encore et toujours opposé. Il faut “distinguer les productions de l’artiste” argue-t-il entre autres. Une position de plus en plus intenable pour Luc et les autres victimes.

“Ça donne l’impression que la pédocriminalité est encore exposée. Il est temps qu’il change d’avis sachant que ça ne coûte rien à la commune sachant que c’est le diocèse qui paye”, pointe-t-il.

Le maire de Givors s'était engagé à rencontrer le diocèse de Lyon cet automne pour discuter des vitraux. Cela n'est pas encore fait.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours