Attaque d'Arras: la cellule d'écoute psychologique pour les profs de plus en plus sollicitée

L'assassinat de Dominique Bernard a ému toute la France. Un choc pour les enseignants en particulier. Depuis vendredi, ils sont invités en cas de besoin à joindre une ligne nationale d'écoute psychologique destinée au personnel de l'éducation nationale.
De nombreux enseignants ont décroché leur téléphone pour essayer de se sentir mieux. Le besoin d'un vrai soutien se fait ressentir. Le rectorat ne peut communiquer sur le nombre d'appels ou les souffrances exprimées par les enseignants.
"Le téléphone a sonné deux fois plus"
Le téléphone a sonné deux fois plus que d'habitude le week-end dernier, juste après l'attaque. Jusqu'à lundi, des enseignants de toute la France ont contacté ces 123 centres d'appels.
Après ce message, les enseignants qui ont besoin de se confier sont aiguillés vers un psychologue, voire un psychiatre. Au bout du fil, on peut le comprendre, des voix fébriles.
"Que se passe-t-il si je craque devant mes élèves ? Je ne peux plus me retrouver face à ma classe... J'ai peur de m'effondrer...", explique un professeur, inquiet depuis l'attaque à Arras.
Des psychologues mobilisés pour les enseignants en cas de détresse
Pour faire face à cette vague d'inquiétude, le nombre de psychologues a été doublé. Ils sont là pour écouter et réconforter. Ils peuvent dire: "C'est humain de ne pas savoir tout le temps gérer un trop-plein d'émotions et ces appels, et bien, nous permettent de constater le retentissement psychologique de cette attaque sanglante dans toute la profession."
Aujourd'hui, les appels se tassent, mais les cellules resteront quand même ouvertes pendant les vacances de la Toussaint, tant qu'il le faudra. "Ces congés tombent à pic", confient plusieurs délégués syndicaux enseignants.
De nombreux enseignants sont en arrêt-maladie suite aux événements. Les autres, épuisés, vont pouvoir se reposer après cette semaine difficile, entre la préparation des hommages à Dominique Bernard et Samuel Paty, l'hypervigilance quand des personnes suspectes s'approchent de la grille de l'école.
Les délégués craignent en revanche qu'après la pause de la Toussaint, des angoisses se réveillent à la rentrée.