RMC
Éducation

Hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty: une minute de silence parfois "à la va-vite"

placeholder video
Après la tuerie d'Arras et à l'occasion des trois ans de l'assassinat de Samuel Paty, les élèves des collèges et lycées de France ont observé une minute de silence ce lundi. Quelques incidents sont à déplorer, mais certains professeurs s'étonnent parfois du manque de courage de leurs pairs, évoquant des hommages sans discussion entre enseignants et élèves.

Trois jours après l'attaque d'Arras et le meurtre de Dominique Bernard, et trois ans après l'assassinat de Samuel Paty devant son collège de Conflans-Saint-Honorine, tous les établissements scolaires de France ont observé une minute de silence en hommage aux deux professeurs ce lundi à 14h. Quelques incidents ont été relevés dans plusieurs établissements scolaires.

Dans le collège de Barbara Lefebvre, la prof d'histoire-géographie des Grandes Gueules, tout s'est bien déroulé. "Il y a une vraie direction, aux côtés des enseignants tout comme la CPE", souligne-t-elle ce mardi sur RMC et RMC Story. "Dans ma classe, on a d'abord regardé un reportage sur Samuel Paty pour que les élèves comprennent comment tout s'est passé, avec les faux témoignages puis l'engrenage", détaille l'enseignante.

"Ensuite, nous avons fait une minute de silence qui a été respectée. Dans la foulée, j'ai proposé de discuter de la mort de Samuel Paty et Dominique Bernard et là, on ne m'a posé des questions que sur Gaza et Israël", raconte Barbara Lefebvre.
Arras, l'hommage des enseignants  - 17/10
Arras, l'hommage des enseignants - 17/10
10:23

"J'ai mis des affiches de Samuel Paty, un collègue syndicaliste les a enlevées"

Stéphane, professeur d'espagnol en Seine-Maritime, évoque aussi une minute de silence qui s'est bien déroulée dans son établissement. Mais il déplore l'attitude de certains de ses collègues. Ainsi, dans le collège de son fils, son professeur de français aurait évoqué Gaza et la mort de Dominique Bernard "assassiné par un Russe". "Je suis face à des collègues et des syndicats qui se refusent de nommer les choses comme elles sont, par endoctrinement idéologique, par un islamo-gauchisme déplorable", assure-t-il dans les Grandes Gueules.

"J'ai reçu des messages de parents d'élèves qui assurent que la minute de silence n'a pas été faite ou alors à la va-vite", abonde Barbara Lefebvre. "Vendredi, dans mon lycée j'ai mis des affiches de Samuel Paty dans la salle des profs et j'ai un collègue syndicaliste qui les a enlevées", assure de son côté Stéphane.

Samuel Paty a été décapité devant son lycée de Conflans Sainte-Honorine le 16 octobre 2020, après avoir été menacé sur les réseaux sociaux pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo lors d'un cours sur la liberté d'expression.

G.D.