Épreuve de maths au bac en première, brevet, groupes de besoins: ce qui va changer

Invitée du "Face à face" sur RMC-BFMTV ce mardi matin, la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, présente l'acte 2 du choc des savoirs. Une série de mesures destinées à relever le niveau au collège principalement, mais aussi à l'école et au lycée.
La membre du gouvernement annonce notamment l'obligation d'avoir son brevet pour entrer au lycée à partir de 2027: "L'idée, c'est d'avoir un vrai diplôme avec la vérité des notes et sans correctif académique. C'est motivant pour les élèves, c'est grande étape dans leur vie avec un vrai examen, mais ce n'est pas non plus couperet", défend-elle.
Ceux qui échoueraient au brevet auraient ensuite plusieurs options à leur disposition. Ils pourront ainsi redoubler mais aussi intégrer le dispositif "prépa seconde", actuellement "en expérimentation avant validation": "Ce sont des classes d'une vingtaine d'élève où l'on revoit les fondamentaux avant d'entrer en seconde et d'être en réussite sur 4 ans au lieu d'être en échec sur 3", détaille Anne Genetet. Enfin, ils pourront être orientés vers des voies professionnelles comme les CAP.
Les maths au bac en première plutôt qu'en terminale
Autre nouveauté, l'instauration d'une épreuve de mathématiques au bac pour tous les élèves de première, dès juin 2026 et quelle que soit leur spécialité: "Je veux que les maths soient évaluées de la même manière que le Français, en épreuve anticipée", défend la ministre de l'Education nationale.
Cela intervient alors que la France a été classée en 26e position du classement Pisa en mathématiques, sur les 85 pays participants. Cette classification est un programme de l'OCDE qui analyse les compétences des élèves de 15 ans et les compare entre les différents pays.
Professeur de maths au collège, Salim Brigui, invité de Charles Matin sur RMC ce mardi, soutient cette épreuve obligatoire: "On a besoin de maths. Ce qui est un peu embêtant pour les lycéens, c'est que depuis quelques années, on enlève les maths, on les remet, on les enlève, on les remet. C'est peut-être le fait de jongler comme ça qui peut être déroutant".
Pour lui, le niveau des élèves en maths ne baisse pas depuis quelques années, mais il remarque "un écart de plus en plus palpable entre la tête de classe et les élèves qui sont en difficulté".
Autre nouveauté: dès la session 2026, les épreuves terminales du brevet compteront pour 60% de la note finale et 40% pour le contrôle continu, contre 50/50 actuellement.
Les groupes de soutien étendus
Dernière réforme, celle des groupes de besoin en français et en mathématiques qui concernent aujourd’hui les 6èmes et les 5èmes. lls seront étendus aux élèves de 4ème et de 3ème, mais uniquement une heure par semaine: "On a un collège très inégalitaire, je veux défendre ça", assure Anne Genetet.
À cela, s’ajoute le doublement des heures d’aides aux devoirs et des stages de réussite pour 800.000 collégiens. La ministre de l’Éducation nationale n’a donc pas attendu un bilan des groupes de besoin pour étendre ce dispositif, qui est loin de faire l’unanimité parmi le personnel éducatif.
Anne Genetet doit se rendre dans la matinée dans un collège de l’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne (9h30).