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Faut-il lier l'octroi d'une bourse universitaire à la réussite? "On a beaucoup trop d'étudiants"

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Le nombre de boursiers est en hausse cette année en France. Sur le plateau d'Estelle Midi, on s'interroge: faut-il conditionner l'octroi de ces bourses à la réussite universitaire des étudiants?

Il y a de plus en plus d'étudiants boursiers dans les universités de France. Ils sont cette année 679.000 à en bénéficier, soit 14.000 de plus que l'an passé. Pour pouvoir bénéficier de cette aide mensuelle, il faut d'abord répondre à des critères sociaux. La bourse varie en fonction des revenus de la famille ou du foyer du demandeur: ainsi selon les revenus, l'aide peut aller de 1.454 euros par an jusqu’à 6.335 euros selon les cas.

Mais l'octroi de la bourse dépend de l'assiduité aux cours. Théoriquement, l’université doit contrôler deux fois par l’assiduité des étudiants et envoyer ces informations au Crous, en charge de l’attribution des bourses. En cas d'absences répétées, un étudiant peut voir cette aide suspendue et même se voir demander de la rembourser. Pour autant, il y a quelques années, la Cour des comptes avait jugé ce type de contrôle comme "très insuffisant" et "conduit de façon inefficace et inéquitable".

Enfin pour ce qui est du redoublement, un étudiant a le droit à un total de 7 bourses au cours de sa scolarité. Concrètement, cela signifie donc que le redoublement est possible par deux fois et que l’on peut même tripler une année si on fait un Master 2.

Université : faut-il lier les bourses à la réussite ? - 26/09
Université : faut-il lier les bourses à la réussite ? - 26/09
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"N'ayons pas honte de la sélection à l'école"

Alors faut-il serrer la vis et faire dépendre l'octroi d'une bourse aux résultats des étudiants à l'université? "Dans le pays des aides sociales, c'est l'une des plus importantes, qui permet l'ascenseur social", estime ce jeudi sur le plateau d'Estelle Midi Daniel Riolo. Le problème est ailleurs pour lui: "On a beaucoup trop d'étudiants en France. Quand on emmène 90% de la population au bac, on a 90% de jeunes qui vont faire des études supérieures", ajoute-t-il.

Le journaliste sportif plaide pour orienter les jeunes vers l'artisanat et l'apprentissage: "Lançons les jeunes dans ces métiers où l'on ne trouve personne, redonnons de la valeur à ces métiers. N'ayons pas honte de la sélection à l'école", ajoute Daniel Riolo.

Un cercle vertueux?

"Pourquoi donne-t-on des bourses aux étudiants? Pour qu'ils puissent réussir", rappelle sur RMC et RMC Story Salomé Hocquard vice-présidente de l'Unef, un syndicat étudiant. "La majorité des étudiants boursiers doivent pourtant travailler à côté et c'est la première cause d'échec chez eux", ajoute la syndicaliste. "Il ne réussit pas parce qu'il n'a pas d'argent et on va conditionner la bourse à sa réussite, c'est un cercle vicieux", prévient-elle.

À l'inverse, permettre d'accéder aux études permet de créer un cercle vertueux selon elle:

"Plus un pays a une population diplômée, plus l'économie de ce pays se porte bien", ajoute Salomé Hocquard.

La précarité étudiante augmente pourtant en France. Selon l'association Linkee qui organise des distributions alimentaires gratuites pour les étudiants de Bordeaux, le nombre d'allocataires a doublé en 2 ans seulement.

G.D.