Gabriel Attal veut déscolariser les élèves radicalisés: "Il faut qu'ils soient pris en charge"

Une semaine après l'attaque terroriste d'Arras qui a coûté la vie à Dominique Bernard, un professeur de lettres, Gabriel Attal a annoncé vouloir sortir de l'école les élèves radicalisés. Jeudi, le ministre de l'Education nationale s'est dit favorable à la déscolarisation de ces élèves.
Dans un premier temps, le ministre a appelé à prendre toutes les mesures conservatoires, tout en affichant un discours de fermeté. Si les professeurs "signalent des élèves qui constituent potentiellement une menace, le principe de protection fait qu'on doit trouver une autre solution", a-t-il assuré.
Et parmi les solutions évoquées, en concertation avec les ministères de l'Intérieur et de la Justice, Gabriel Attal dit souhaiter "sortir ces élèves des établissements scolaires". Pas question évidemment de les laisser dans la nature mais de "mieux les encadrer dans des structures spécialisées", sans donner plus de détails, car "on ne se bat plus à armes égales".
Des enseignants assistés en cours?
"Il faut s'assurer que ces jeunes soient entourés et ne soient jamais seuls", alerte ce vendredi sur RMC et RMC Story Lumir Lapray. "Il faut qu'ils soient pris en charge, qu'ils soient vus et qu'ils ne soient pas rejetés", ajoute-t-elle. "Si c'est pour les mettre tous ensemble, ils vont se radicaliser les uns les autres", anticipe-t-elle sur le plateau d'"Estelle Midi".
Autre point soulevé par le ministre, la protection directe des professeurs. Gabriel Attal promet de la fermeté et de leur apporter tous les moyens nécessaires pour les aider. "Est-ce que si un enseignant en fait la demande, sur certains sujets, est-ce qu'on peut lui envoyer quelqu'un qui fait la classe avec lui, pour partager cette responsabilité? Il faut le permettre dès lors que c'est demandé", prévient le ministre.
Selon Gabriel Attal, environ un millier de mineurs sont suivis mais certains le sont parce qu'un membre de leur famille est lui-même étroitement surveillé. Le nombre de mineurs potentiellement radicalisés est en train d'être évalué mais se situerait autour d'une dizaine sur l'ensemble du territoire. L'auteur de l'attaque d'Arras avait fait l'objet d'au moins deux signalements de la part de l'équipe éducative de son lycée.