Harcèlement scolaire: dans un collège, une urne pour récolter des messages d'élèves victimes

Le harcèlement scolaire est depuis déjà plusieurs années un vrai sujet de société. Depuis plusieurs semaines, plusieurs affaires font remonter le problème sur le devant de la scène avec notamment les suicides de Lindsay à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ou de Lucas à Golbey (Vosges).
Dans le Gers, au collège Carnot d’Auch, une trentaine d’élèves travaillent sur le sujet. Le groupe a été formé pour essayer de participer à la prévention. Dans l’établissement, une urne a été installée dans le hall, et les victimes peuvent y déposer des messages pour décrire certaines situations.
Pour parler de son problème, il suffit de laisser un petit mot, parfois anonyme, dans cette urne. En fin de semaine, chaque message est traité, Naemir, en lit un à ses camarades. “J’écris ce message pour vous faire part de mon petit problème qui est que les gens se moquent sur ma taille”.
Il s’agit ensuite d’identifier la victime, comme l’explique Loreleine. “D’abord, on est en mission de repérage pour savoir si la personne a des amis, savoir si la personne se sent bien ou mal”, pointe cette élève.
Pour tous ces élèves, touchés par les drames récents liés au harcèlement, il s’agit d’éviter d’autres tragédies, comme le rappelle Louis, élève en classe de 5e.
“On n’a pas envie de voir des cas comme Lucas et Lindsay qui se sont donnés la mort à cause du harcèlement scolaire”, confie-t-il.
Un objectif, libérer la parole
C’est pour cela que Marie-Claude Micheléna, la CPE de l’établissement, a mis en place cette cellule de prévention en début d’année scolaire.
“Il s’agit de libérer la parole, autant des victimes que des auteurs”, assure-t-elle.
Et dans le collège, on apprécie l’initiative, surtout Nathan. “J’étais victime de harcèlement en primaire et si ce projet avait été appliqué à l’époque, ça m’aurait beaucoup aidé”, assure-t-il.
En quelques semaines, grâce à cette méthode, l’établissement a déjà résolu trois cas de harcèlement.