Harcèlement scolaire: quelles suites après la grande enquête nationale?

Premier déplacement pour la nouvelle ministre de l’Education Nicole Belloubet ce lundi, avec des premières annonces faites depuis un collège de Reims. Elle a dévoilé les résultats du questionnaire sur le harcèlement scolaire réalisé en novembre. Et ils sont cinglants: plus d’un élève par classe - tous niveaux confondus - se dit victime de harcèlement scolaire. 6% chez les collégiens, 5% chez les écoliers du CE2 au CM2, 4% au lycée.
Cette vaste enquête nationale sera désormais menée chaque année sous la forme d’un baromètre annuel du harcèlement en milieu scolaire pour suivre l’évolution de ce phénomène.
"C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler", a déclaré la ministre à la presse.
Agir au plus vite dans la classe
Pour renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire, la ministre a aussi annoncé 150 postes créés uniquement dédiés à cette mission. Mais pour aller plus loin, la ministre a aussi annoncé des investigations plus poussées dans les classes concernées.
Quand un cas de harcèlement est repéré grâce aux questionnaires anonymes, alors la classe concernée fera l’objet d’investigations supplémentaires. Concrètement, un nouveau questionnaire d’auto-évaluation sera distribué, mais cette fois l’anonymat est levé avec l’accord des parents.
L'objectif est de comprendre rapidement ce qu’il se passe dans la classe et agir au plus vite, par exemple en convoquant les élèves concernés. L’accent sera mis sur l’école primaire car les résultats du premier questionnaire ont montré que c’est chez les plus jeunes élèves que sont identifiées des situations à risque. Par exemple un élève isolé, qui mange seul à la cantine ou qui rate fréquemment des jours de classe.
Première prise de température pour les syndicats
Ce déplacement était aussi l'occasion pour les syndicats de rencontrer leur nouvelle ministre de l'Education nationale. Guislaine David, co-secrétaire générale et porte parole du syndicat SNUipp-FSU, reste en attente après un premier contact consacré à l'écoute. "On n'a pas eu beaucoup de réponses mais elle n'était pas là pour ça, elle l'a précisé dès le début de la réunion. Elle a dit qu'elle écoutait d'abord et qu'elle reviendrait d'ici une quinzaine de jours", explique-t-elle.
Guislaine David salue la volonté de la ministre, qui devra tout de même se traduire par des actes par la suite. "On a senti dans le ton de la réunion que c'était un ton d'apaisement et une volonté de dialogue. Après, on n'est pas dupes pour ce qu'il se passera ensuite", prévient-elle.