Pourquoi les épreuves du bac sont-elles menacées?
174.300 correcteurs et examinateurs sont mobilisés ce lundi pour ce qui est l'avant-dernière année du bac sous sa forme actuelle. Car le gouvernement a annoncé une réforme du bac pour 2021, avec moins d'épreuves au profit du contrôle continu. Une réforme injuste pour les syndicats.
Selon eux, la valeur de ce bac dépendra du lycée dans lequel le jeune aura effectué sa scolarité. Les syndicats voient dans cette transformation l'instauration d'un bac "local", dont la valeur dépendra du lycée dans lequel le jeune aura effectué sa scolarité, et s'attendent à "un rythme effréné d'évaluations" via le contrôle continu.
Ils se disent par ailleurs exaspérés par ce qu'ils voient comme une absence de réponse du ministre à leurs inquiétudes sur la réforme de cet examen bicentenaire. Ils appellent donc à la grève de la surveillance des épreuves ce lundi.
"Le bac est devenu quelque chose d’horriblement lourd"
Pourtant, "il y avait un réel besoin de changer le bac", affirme Pierre Mathiot, père de la réforme BAC 2021 et invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin.
"Le bac est devenu quelque chose d’horriblement lourd avec plus de 4 millions de copies chaque année, sur une période de temps extrêmement courte où les élèves jouent tout sur quelques épreuves passées au mois de juin donc il fallait alléger et répartir l’effort tout au long du cursus".
Impossible de déterminer avec précision l'ampleur de la mobilisation: au lycée, les grévistes ne sont pas obligés de se déclarer en amont. Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'éducation, a voulu rassurer vendredi et promis que le ministère s'était organisé pour que "les choses se passent normalement".
Les épreuves du bac sont-elles vraiment menacées?
Les académies les plus mobilisées devraient être celles d'Ile-de-France, de Montpellier, de Toulouse, Lille ou Marseille, avec plus de la moitié d'enseignants grévistes attendus dans certains établissements.
Des rassemblements auront lieu devant les rectorats et parfois devant les centres d'examen pour sensibiliser les parents. Mais l'objectif n'est pas d'empêcher les candidats de passer l'examen, plutôt de perturber le plus possible l'organisation dans les académies.
Et pour éviter la pagaille, justement, les lycées ont convoqué beaucoup plus d'enseignants que d'habitude, ils ont fait appel à des étudiants, des membres du personnel administratif, des retraités, et ils ont aussi prévu d'alléger le contrôle des épreuves: avec un surveillant au lieu de deux dans les salles d'examen, le cas échéant.
Si la mobilisation est un succès et que le gouvernement ne leur répond toujours pas, les syndicats grévistes comptent bien renouveler l'opération demain pour la suite des épreuves.