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Réforme des retraites: les enseignants moins mobilisés le 31 janvier pour raisons financières?

Après la mobilisation du 19 janvier contre la réforme des retraites, les enseignants seront-ils aussi mobilisés le 31 janvier? Pour certains, perdre deux jours de salaire en moins de deux semaines semble difficile à assumer. De plus, selon nos informations, le 19 janvier, 65% des directeurs avaient intention de faire grève, chiffre qui tombe à 40% avant mardi.

À quelques jours du prochain mouvement de grève contre la réforme des retraites, les syndicats espèrent toujours mobiliser plus que le 19 janvier. La tâche s'annonce compliquée, car deux jours sans salaire en moins de deux semaines, ça pèse sur les finances.

La mobilisation devrait être un peu plus faible dans l'Éducation nationale. D'après les chiffres d'un syndicat des directrices et directeurs d'école que nous avons recueilli, 65 % des directeurs avaient l'intention de faire grève le 19 janvier. Pour le 31, ce chiffre tombe à 40%.

La situation est assez similaire pour les professeurs comme Gabrielle, enseignante dans le primaire. Le 19 janvier, l'école où elle travaillait était fermée car tous les enseignants étaient grévistes. Mardi, ils seront bien présents.

Une grosse perte financière

"C'est vrai que les deux grèves sont à 10 jours d’intervalle et financièrement ça représente beaucoup", explique-t-elle.

Pour elle, deux jours de grève en un mois, cela représente environ 200 euros en moins de salaire, soit 10% du total. De plus, un projet pédagogique prévu depuis longtemps l'incite à être présente face aux élèves. "C’est rare qu’il y ait plusieurs grèves qui soient suivies et qui soient très proches", ajoute Gabrielle.

Plusieurs syndicats de l'éducation craignent donc une mobilisation plus faible mardi. En revanche pour eux, cela ne veut pas dire que les enseignants soutiennent le projet du gouvernement.

Une journée de mobilisation un samedi?

"Beaucoup d’enseignants qui n’ont pas fait grève la première fois vont faire la deuxième et à l’inverse, des enseignants qui ont fait la première ne vont pas faire la deuxième. Je ne veux pas que le gouvernement dise le 31 au soir 'il y a moins de monde'. Nous n’avons pas des salaires qui nous permettent de faire grève sans arrêt", explique Thierry Pajot, secrétaire général du syndicat des directeurs et directrices d'école, qui vient de sonder ses 1600 adhérents.

Il aimerait qu'une grosse journée de mobilisation soit organisée un samedi, par exemple, pour permettre au monde enseignant d'exprimer haut et fort sa colère.

AB avec Martin Bourdin