Rentrée scolaire: dans la peau de Déborah, 23 ans, prof débutante

C'est la rentrée pour les 855.000 enseignants en France (illustration) - AFP
Avant les élèves mardi, les 855.000 enseignants vont franchir ce lundi les portes des écoles, collèges et lycées de France. Parmi eux, certains font leur toute première rentrée. C'est le cas pour Déborah, 23 ans, qui va s'occuper d'une classe de CE1 en Seine-Saint-Denis. Et elle a déjà tout préparé, jusqu'à la couleur des cahiers de ses élèves: rouge. "J'aime bien, je trouve que c'est une couleur qui donne du peps. Ça ira très bien", explique-t-elle.
"Je pense que je vais faire des erreurs"
Pour l'instant Déborah n'a qu'un mois d'enseignement derrière elle et encore c'était en stage l'an dernier. Mais cette fois-ci, deux jours et demi par semaine, elle se retrouvera seule devant une classe. Alors forcément, elle stresse un peu. "Je suis inquiète parce qu'on se dit que l'on veut bien faire. Mais est-ce que ça va être le cas?", s'interroge-t-elle, angoissée. Et de reconnaître: "En tant que nouvelle, je pense que je vais faire des erreurs, comme tout le monde".
Si Déborah est quelque peu inquiète, pour Brigitte Marin, directrice de l'Écoles supérieures du professorat et de l'éducation de l'académie de Créteil, c'est tout à fait normal lors d'une première rentrée. "Les rassurer, cela passe par leur montrer que enseigner s'apprend. Il faut préparer ses cours, s'assurer de ce que ses élèves ont appris et retenu auparavant. Il faut aussi s'assumer en tant que professeur, souligne-t-elle. Evidemment, c'est difficile. Mais on ne leur demande pas, dès la première séance, d'être capable de gérer tout cela".
"Je suis impatiente"
Déborah ne ressent plus aucune peur dès qu'elle pense à tout ce qu'elle va pouvoir apprendre à ses petits élèves. "J'ai hâte de leur faire découvrir les maths pour qu'ils puissent s'épanouir et qu'ils ne les voient pas comme une torture, confie la jeune enseignante. Moi à leur âge, les problèmes je détestais mais finalement avec le temps on finit par apprécier. Je sais que je vais pouvoir peut-être leur apprendre, d'une manière différente, des choses qu'ils n'auraient pas comprises avec quelqu'un d'autre."
Et d'avouer: "Il y a une petite fierté à cela: se dire que finalement on peut être meilleure que les profs que l'on a eu. C'est pour cela que je suis clairement impatiente". Après les problèmes de maths, Déborah leur fera partager son autre passion: le street art. Une manière pour elle de mener ses jeunes écoliers de banlieue parisienne à aimer toutes les formes artistiques.