Condamnation de Marine Le Pen: "Les juges n'ont fait qu'appliquer la loi", affirme Eric Coquerel

L'annonce de la condamnation de Marine Le Pen à quatre ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire par le tribunal de Paris dans l'affaire des assistants parlementaires européens, lundi 31 mars, a chamboulé le monde politique.
A droite comme à gauche, les personnalités réagissent au sort de la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée et des neuf eurodéputés du RN également condamnés.
Alors que Louis Aliot, premier vice-président du RN et lui-même condamné, a déclaré "nous ne sommes plus dans un état de droit", dans le Face à Face ce mardi matin, Eric Coquerel a pris le contre-pied et a invité le RN à se remettre en question.
Le député LFI de la Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, était invité d'Apolline Matin mardi matin. "Les juges ont appliqué simplement la loi", a réagi Eric Coquerel, en direct sur RMC. Le responsable politique a rappelé "la gravité des faits" reprochés aux députés du RN, reconnus coupables de détournement de fonds publics.
"Elle doit pouvoir faire appel"
Mais il a également expliqué le communiqué de presse de LFI, diffusé peu après le verdict par Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier avait notamment déclaré que "la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple".
"Mélenchon ne dit pas que c'est au peuple de rendre la justice en général, il parle du cas précis de la destitution", explique Eric Coquerel. Car "il doit y avoir un recours possible sur toutes les décisions de justice", continue-t-il. "Nous sommes pour que le droit de la défense soit respecté".
En effet, l'exécution provisoire de la peine de Marine Le Pen n'a pas de recours possible. Si elle compte faire appel de sa condamnation, ses chances de se présenter aux élections présidentielles 2027 sont compromises.
"Il est normal que Marine Le Pen puisse faire appel, comme n'importe quel justiciable", défend Eric Coquerel qui use toutefois d'un brin de sarcasme. "En 2013 elle disait qu'il devait y avoir une inéligibilité à vie pour ce type de cas" s'amuse-t-il. "C'est retour à l'envoyeur !"