Sans contrat aidé, une mairie repousse la rentrée: "C'est une prise d'otage d'enfants innocents"
A Valorbiquet, commune nouvelle dans l'Est du Calvados à une soixantaine de kilomètres de Caen, la rentrée est d'ores et déjà annulée, repoussée d'au moins une semaine. En cause: la fin des contrats aidés. Le gouvernement veut supprimer deux tiers de ces contrats aidés par l'Etat (310 000, l'année dernière 459 000 personnes en bénéficiaient). Il les juge "peu efficaces".
Sauf que dans les trois écoles maternelle et primaire de Valorbiquet, cinq emplois aidés étaient prévus pour cette année scolaire. Des personnels indispensables au bon fonctionnement selon la mairie. Une réunion d'urgence est prévue aujourd'hui avec l'inspection académique. Mais en attendant les élèves vont donc rester à la maison, le temps que les enseignants et la municipalité trouvent une solution.
"Ils n'ont rien demandé et au final ils vont être lésés"
Il y a trois jours Audrey l'apprend: son poste d'assistante maternelle est supprimé. "J'étais censée revenir vendredi prochain, et au final je suis au chômage. Je devais assister les maternelles, préparer les cahiers, j'avais des projets de décoration au niveau de la garderie. J'ai tout un classeur avec des activités périscolaires puisque je m'en occupe aussi. Tout était prêt. Pour moi c'est une prise d'otage d'enfants innocents. Ils n'ont rien demandé et au final ils vont être lésés".
Quatre autres jeunes devaient être embauchés. Sans eux pas possible d'accueillir les élèves selon la maire de Valorbiquet Christelle Bacq de Paepe. "Il y aurait des moments où il n'y aurait personne pour surveiller la cour, la cantinière dans la cantine mais personne pour faire le service. Il y a même une garderie où il n'y aurait personne pendant une demi-heure. Pour la sécurité des enfants, ce serait irresponsable d'ouvrir l'école".
Et impossible de faire sans le soutien de l'Etat. "Le fait de ne pas avoir droit aux contrats aidés fait qu'on se retrouve avec des CDD classiques. Et l'incidence financière serait de 67.000 euros. Pour une commune comme la nôtre de 2.500 habitants c'est juste insupportable". La rentrée repoussée, les parents comprennent: ils s'organiseront entre eux pour garder les enfants.